"Je remercie la cour", a dit M. Dhina après la lecture de l’arrêt par la présidente: "vu les conventions signées par l’Algérie et la France, il n’y a pas lieu d’accueillir la demande d’extradition ordonnée à votre encontre". A la suite de l’audience, M. Dhina devait retourner à la maison d’arrêt afin d’être libéré.
L’opposant au régime algérien, résidant en Suisse et visé par un mandat d’arrêt international, avait été interpellé à son arrivée en France en janvier dernier et écroué.
L’avocat général avait requis le refus de l’extradition et avait relevé des imprécisions sur les faits de terrorisme qui lui sont reprochés par l’Algérie.
Me Antoine Comte, l’avocat de M. Dhina, s’est félicité de cette décision "tout à fait logique car les autorités algériennes n’ont pas produit des éléments probants sur les faits reprochés".
"Des demandes d’extradition le concernant ont déjà été refusées par la Suisse. Il y a une volonté de le faire taire", a accusé l’avocat, dénonçant "un acharnement des autorités algériennes pour un opposant (…) qui pose une question centrale sur la responsabilité politique et judiciaire des gens qui ont créé la guerre civile dans le pays".
Mourad Dhina a été arrêté le 16 janvier 2012 à l’aéroport de Paris-Orly alors qu’il s’apprêtait à prendre un avion en direction de Genève où il réside. Son arrestation a fait suite à une demande d’extradition de la part des autorités algériennes, qui serait fondée sur des faits d’appartenance à un groupe terroriste armé qui aurait agi en Suisse dans les années 1990.
Mourad Dhina est le directeur de la fondation suisse Alkarama qui travaille sur les droits de l’homme dans le monde arabe. Il est également un membre fondateur de Rachad, une association déclarée en France et qui milite pour un changement démocratique en Algérie. Selon les informations obtenues par Amnesty International, Mourad Dhina s’est rendu en France à plusieurs reprises ces dernières années sans être inquiété.