Les militaires au pouvoir en Egypte acceptent d’amender la loi électorale

Dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion entre le chef de l’Etat-major, Samy Annan, et les représentants de la Coalition démocratique pour l’Egypte, qui regroupe une trentaine de formations politiques, le Conseil a annoncé avoir donné son accord pour introduire des amendements à l’article 5 de la nouvelle loi et d’examiner la possibilité de lever l’état d’urgence et d’annuler les tribunaux militaires pour les civils à moins qu’il s’agisse de crimes liés à la loi sur la justice militaire.

Le conseil a aussi décidé d’étudier la possibilité de promulguer une loi interdisant aux dirigeants de l’ancien parti au pouvoir d’exercer leurs droits politiques, et de durcir les peines liées aux crimes électoraux.

Citant le chef de l’Etat-major des Forces armées, la même source a précisé que le CSFA, qui avait fixé un calendrier pour le transfert du pouvoir aux civils, n’entend pas prolonger la période de transition dans le pays. Il a exprimé la détermination du Conseil militaire à respecter une " feuille de route claire et fixe pour transférer le pouvoir après l’élection d’un président de la République ".

La prochaine assemblée du peuple prendra ses fonctions pendant la deuxième moitié du janvier 2012, après l’annonce des résultats des élections, a-t-il ajouté, faisant savoir que le CSFA a mis en place un plan pour assurer la sécurité du processus électoral.

Ces décisions ont été prises en réponse à une manifestation organisée vendredi à la célèbre place Tahrir au Caire par la Coalition démocratique pour demander une transition rapide vers un pouvoir civil, l’abolition de la loi d’urgence, étendue après les événements de l’ambassade israélienne au Caire début septembre, ainsi que l’amendement de l’article 5 de loi électorale.

Au lendemain de la publication d’un décret fixant le calendrier des élections législatives et présidentielle, un certain nombre de partis politiques, dont les Frères musulmans, ont menacé de boycotter ces échéances, si " la loi électorale ne serait pas révisée".

L’article cinq de ce décret, promulgué par l’armée mardi dernier, stipule que seuls les indépendants pourront se présenter au tiers des sièges qui seront élus selon le mode uninominal et qu’une fois élus les députés indépendants ne pourront pas se joindre au bloc parlementaire d’un quelconque parti sinon ils perdront leurs sièges.

La coalition s’est dite également " étonnée " par la positon du CSFA qui a refusé la demande des forces politique d’élire tous les membres du Parlement selon le mode de listes proportionnelles fermées.

"La concurrence sur ces sièges sera uniquement entre les indépendants et les candidats de l’ancien régime ", poursuit la coalition dans un communiqué.

L’armée avait annoncé, début de la semaine, que les premières élections législatives depuis la chute du régime Moubarak se tiendraient à partir du 28 novembre, marquant le début d’un processus électoral de quatre mois au terme duquel l’armée a promis le retour à un pouvoir civil, avec une élection présidentielle fin 2012 ou début 2013.

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