Le Maroc dénonce auprès du SG et du Conseil de Sécurité les manœuvres de l’Afrique du Sud sur la question du Sahara marocain
Dans sa lettre, l’ambassadeur Hilale a souligné que la missive sud-africaine suggère fallacieusement que le Sommet extraordinaire de l’Union africaine sur « Faire taire les armes » a été consacré exclusivement à la question du Sahara marocain, indiquant que la réalité est totalement différente, et que la démarche sud-africaine de singulariser la question du Sahara marocain révèle une double tentative, aux niveaux procédural et substantiel, d’induire en erreur le Secrétaire général de l’ONU et le Conseil de sécurité.
Ainsi, sur le plan procédural, le diplomate marocain a précisé que la décision et la déclaration du 14ème Sommet extraordinaire de l’Union africaine sur « Faire taire les armes » se composent de 57 paragraphes. Or, la question du Sahara marocain n’est abordée que dans un seul et unique paragraphe ajoutant que le langage du paragraphe sur la question du Sahara marocain est de nature déclaratoire, et nullement opérationnelle.
Au niveau substantiel, l’ambassadeur Hilale a précisé que l’Afrique du Sud a sciemment passé sous silence les menaces et conflits qui handicapent le développement du continent africain, les politiques audacieuses et les avancées économiques structurantes, telle la Zone de Libre-échange continentale africaine, pourtant discutés durant le Sommet extraordinaire et figurant dans sa décision et sa déclaration.
L’ambassadeur du Maroc a déclaré que l’objectif non avoué de l’Afrique du Sud est d’orienter l’attention du Secrétaire général et du Conseil de sécurité sur une question parmi la quarantaine de sujets soulevés durant ce Sommet, et ce aux dépens des grandes préoccupations, des attentes et des espérances du continent.
Par ailleurs il a noté que la décision 693, adoptée par le Sommet africain de Nouakchott (1-2 juillet 2018), a clairement reconnu que la question du Sahara marocain est du ressort exclusif de l’Organisation des Nations Unies, précisant que cette décision a établi le mécanisme de la Troïka de l’Union africaine, dont le rôle se limite à « apporter un soutien efficace aux efforts conduits par les Nations Unies ».
De même, le diplomate marocain a fait part du profond regret du Maroc que l’Afrique du Sud, qui assure la présidence de l’Union Africaine, et celle du Conseil de Sécurité, au moment de l’envoie de sa lettre, se soit départie de la neutralité que lui imposent ses fonctions, en particularisant la question du Sahara marocain, et en sacrifiant les challenges globaux de l’Afrique. L’ambassadeur a, également, regretté que l’Afrique du Sud instrumentalise l’Union africaine et dévoie ses décisions et déclarations, au profit de son agenda idéologico-politique, que les réalités historique, politique et juridique de la marocanité du Sahara contredisent de manière flagrante.
Et d’ajouter que l’écrasante majorité des Etats membres de l’Union africaine ne partagent nullement la position de l’Afrique du Sud sur la question du Sahara marocain, qui est en déphasage total avec les résolutions successives du Conseil de sécurité.
Enfin, il a réaffirmé l’attachement du Maroc au processus exclusivement onusien, afin de parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique, durable et de compromis à la question du Sahara marocain, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, qui ont consacré la prééminence, le sérieux et la crédibilité de l’Initiative marocaine d’autonomie.
Le diplomate marocain a conclu que cette Initiative est et restera l’unique solution à ce différend régional, dans le cadre de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc.
La lettre du Maroc sera publiée en tant que document officiel du Conseil de sécurité et consignée dans les annales des Nations Unies.