L’avion censé transporter le président algérien a décollé de Genève

Un avion officiel algérien censé transporter le président Abdelaziz Bouteflika a quitté dimanche la Suisse, où le dirigeant avait suivi pendant deux semaines des examens médicaux.

L’appareil, un Gulfstream 4SP jet blanc de la "République algérienne démocratique et populaire", qui était arrivé à l’aéroport de Genève dimanche matin, en a redécollé vers 16H00 locales (15H00 GMT), peu après l’arrivée d’un important convoi en provenance de l’hôpital où le président algérien avait été traité, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Le gouvernement algérien n’a pas fait de commentaires dans l’immédiat sur ce vol. Les journalistes de l’AFP n’ont pas pu voir qui avait embarqué à bord de l’appareil, qui est resté dans un hangar durant les six heures qu’il a passé sur le sol genevois.

Aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), où M. Bouteflika avait été admis le 24 février "pour des examens médicaux périodiques" selon la présidence algérienne, de nombreux officiers de police étaient stationnés dimanche après-midi près de l’aile VIP au huitième étage, selon un journaliste de l’AFP.

Abdelaziz Bouteflika, président depuis 1999, a été rarement vu en public depuis un AVC dont il a été victime en 2013.

Des manifestations se succèdent depuis le 22 février en Algérie pour lui demander de renoncer à briguer un cinquième mandat à l’élection présidentielle du 18 avril.

Le directeur de campagne de M. Bouteflika, Abdelghani Zaalane, avait assuré jeudi que la santé du président algérien n’inspirait "aucune inquiétude" et que les examens qu’il subit en Suisse seraient bientôt terminés. Les récentes informations de presse faisant état d’une dégradation de son état de santé "sont sans fondement", avait-il ajouté.

Une avocate agissant pour le compte d’une citoyenne algérienne non identifiée a déposé vendredi une requête devant un tribunal suisse demandant le placement sous curatelle de M. Bouteflika en raison de son état de santé.

Dans sa requête, l’avocate Saskia Ditisheim, présidente de la branche suisse de l’ONG Avocats sans frontières, affirme que la "santé fragile" de Bouteflika l’expose à être "manipulé" par son entourage.

Il n’est pas clair si le tribunal suisse admettra d’examiner cette requête et si elle a une chance d’être acceptée. Me Ditisheim a dit à l’AFP que le tribunal pourrait tenter d’attendre que M. Bouteflika soit de retour en Algérie avant de se prononcer.

Des protestations ont été organisées en Suisse après l’arrivée du président algérien dans le pays, notamment vendredi avec l’irruption dans les HUG de l’homme d’affaires controversé et opposant algérien Rachid Nekkaz qui a été interpellé. Il avait auparavant organisé une manifestation devant l’hôpital avec des dizaines de ses partisans.

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