Ingérence russe : Donald Trump est « prêt » à être interrogé sous serment

Le président américain, qui a réaffirmé qu’il n’y avait eu « aucune collusion » entre son équipe de campagne et la Russie, souhaite coopérer avec Robert Mueller.

Donald Trump s’est dit prêt à coopérer dans l’enquête sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine. Lors d’un échange impromptu avec un petit groupe de journalistes à la Maison-Blanche à quelques heures de son départ pour le Forum économique mondial de Davos en Suisse, le président américain a assuré qu’il accepterait d’être interrogé sous serment par le procureur spécial Robert Mueller. « Je suis prêt à le faire (…) J’aimerais vraiment le faire », a-t-il déclaré. « Je le ferais sous serment, absolument », a-t-il ajouté, réaffirmant une nouvelle fois qu’il n’y avait selon lui eu « aucune collusion ».

Si l’ingérence de Moscou dans les élections, notamment sous forme de piratages informatiques ou de diffusion de fausses informations, ne fait pas de doute aux yeux des services de renseignements, le procureur spécial Robert Mueller enquête sur une éventuelle collusion entre l’équipe de Donald Trump et Moscou. Le procureur spécial, qui fut patron du FBI de 2001 à 2013, a récemment inculpé plusieurs proches du président, parmi lesquels le général Michael Flynn, qui fut son conseiller à la sécurité nationale. Ce dernier a plaidé coupable d’avoir menti au FBI et a accepté de coopérer avec la justice.

Au-delà de la collusion avec Moscou, Robert Mueller tente aussi de déterminer si le président américain s’est rendu coupable d’entrave à la justice. Les investigations se concentrent en particulier sur les conditions dans lesquelles il a limogé en mai le directeur du FBI James Comey. Selon ce dernier, qui a témoigné sous serment devant le Sénat, le président lui a personnellement demandé, lors d’un entretien dans le Bureau ovale, d’enterrer l’enquête sur Michael Flynn. Début janvier, Donald Trump avait jugé « improbable » qu’il y ait un entretien avec le procureur spécial.

Il n’y a pas eu la moindre collusion. Il n’y a pas eu la moindre obstruction

Interrogé sur le calendrier d’une telle audition, il a évoqué mercredi, en termes vagues, une possible échéance d’ici « deux ou trois semaines ». Pense-t-il que le procureur spécial sera « juste » avec lui ? « Nous verrons (…) J’espère », a-t-il ajouté, avant de marteler une nouvelle fois qu’il n’avait rien à se reprocher. « Il n’y a pas eu la moindre collusion. Il n’y a pas eu la moindre obstruction », a-t-il ajouté. Mercredi dans la soirée, Ty Cobb, avocat de la Maison-Blanche, a cependant semblé faire preuve de beaucoup plus de prudence, en particulier sur le témoignage sous serment. « S’il faut noter que Donald Trump s’est exprimé à la hâte avant de partir pour Davos, il reste déterminé à continuer à coopérer pleinement avec les services du procureur spécial et est prêt à parler avec Robert Mueller », a-t-il déclaré, cité par CNN.

Le ministre de la Justice, Jeff Sessions, a été interrogé la semaine dernière par les services de Robert Mueller dans cette enquête. C’est la première fois connue qu’un membre du gouvernement de Donald Trump est questionné dans le cadre de ces investigations ultra-sensibles. Lors d’une audition publique au Sénat en juin 2017, Jeff Sessions avait qualifié de « mensonge détestable » l’idée qu’il aurait pu être de connivence avec le gouvernement russe. Mais il avait également suscité la frustration des sénateurs de la commission du Renseignement, en se réfugiant souvent derrière la prérogative lui permettant de conserver la confidentialité de ses discussions avec le président. Proche fidèle de Donald Trump, Jeff Sessions s’est récusé dans l’enquête sur la Russie qui continue à empoisonner la présidence. Mais certains le soupçonnent d’avoir continué en coulisse à tirer des ficelles, notamment en recommandant le renvoi en mai 2017 par Donald Trump du chef du FBI, James Comey.

Avec AFP

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