France : un islamiste algérien, Saïd Arif, assigné à résidence prend la fuite

Un militant islamiste algérien, Saïd Arif, assigné à résidence depuis octobre 2012 dans le centre de la France, a pris la fuite, vraisemblablement samedi soir à bord d’une voiture volée, a-t-on appris dimanche auprès du procureur du Puy-en-Velay, Jacques Louvier.

France : un islamiste algérien, Saïd Arif, assigné à résidence prend la fuite
Un militant islamiste algérien, Saïd Arif, assigné à résidence depuis octobre 2012 dans le centre de la France, a pris la fuite, vraisemblablement samedi soir à bord d’une voiture volée, a-t-on appris dimanche auprès du procureur du Puy-en-Velay, Jacques Louvier.

C’est le fils du gérant de l’hô tel de Brioude, la ville où réside Saïd Arif, condamné en 2007 pour terrorisme, qui a donné l’alerte dimanche, ne le voyant pas apparaître au petit-déjeuner, a précisé le procureur.

L’homme n’a pas non plus pointé à la gendarmerie dimanche matin. La voiture de la belle-fille du gérant de l’hô tel a par ailleurs été volée.

Saïd Arif, qui avait déjà été condamné en 2012 à six mois de prison pour violation d’un précédent arrêté d’assignation à résidence, après avoir fui en Suède, devait se signaler à la gendarmerie quatre fois par jour entre 9H00 et 19h00, sept jours sur sept, a précisé à l’AFP une source policière.

"Le fait de violer un arrêté de cette nature (d’assignation à résidence, ndlr) est une infraction pénale passible de trois ans emprisonnement", a rappelé M. Louvier à l’AFP. Le procureur estime qu’il a sûrement pris la fuite samedi soir puisque, notamment, son lit à l’hô tel n’était pas défait.

Né le 5 décembre 1965 à Oran, ce lieutenant déserteur de l’armée algérienne s’était rendu en Afghanistan où il avait été formé dans les camps d’entraînement d’Al Qaïda.

Arrêté en 2004 en Syrie et expulsé vers la France, il avait été condamné à dix ans de prison assortis d’une interdiction définitive du territoire français pour "appartenance à une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" avec d’autres membres d’un réseau de filières de recrutement de combattants en Tchétchénie.

Ce "djihadiste aguerri", comme l’avait qualifié le ministère de l’Intérieur en 2004, avait été poursuivi pour avoir projeté des attentats en France en 2001-2002, en particulier à la Tour Eiffel.

A sa sortie de prison en décembre 2011, la Cour européenne des droits de l’homme avait suspendu l’expulsion de Saïd Arif vers l’Algérie, au motif qu’elle l’exposerait à un risque de tortures et d’autres traitements inhumains ou dégradants.

Par ailleurs, la justice française a ouvert en avril à son encontre une enquête pour apologie de crime terroriste, à la suite de déclarations faites dans la presse le 21 mars selon lesquelles "les attentats suicide ayant une dimension économique sont le meilleur moyen de lutte pour les islamistes". Il avait ajouté : "Avec une voiture piégée, vous tuez 150 à 200 personnes."

Dans cette affaire, il devait être entendu mardi par la police.

Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a estimé dimanche que Saïd Arif était "incontestablement un individu dangereux", assurant que "tout sera fait pour le retrouver".

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