Donald Trump adoucit sa position sur le climat

Dans un style déroutant, Donald Trump a adouci sa position sur le climat mardi, après avoir promis en campagne de revenir sur l’engagement des Etats-Unis à ce sujet, dans le cadre d’un grand entretien au New York Times, son média honni.

Le président élu a aussi changé d’avis sur ses projets de rétablir la torture ou de poursuivre sa rivale Hillary Clinton, tout en restant vague sur sa future politique y compris étrangère. Il a désavoué un groupe de néo-nazis ayant fêté sa victoire samedi à Washington, pressé de questions sur le sujet par des journalistes du New York Times, lors de sa deuxième grande interview depuis son élection il y a deux semaines.

L’entretien de près d’une heure, retranscrit dans un format inédit en direct sur Twitter par les journalistes, a été l’occasion pour M. Trump d’insister sur sa capacité à diriger les Etats-Unis à partir du 20 janvier, en dépit du flou qui entoure bon nombre de ses propositions.

"Je regarde ça de très près. Je reste ouvert sur cette question", a-t-il déclaré au sujet de l’accord de Paris sur le climat conclu fin 2015 par 195 pays.

La position du deuxième plus gros pollueur de la planète est cruciale pour que l’accord puisse porter ses fruits et les appels se sont multipliés lors de la COP22 qui vient de s’achever à Marrakech pour que les Etats-Unis respectent leurs engagements.

Le milliardaire, qui s’est entouré de responsables climato-sceptiques, avait qualifié le changement climatique de "canular" inventé par les Chinois, bien que le phénomène soit désormais avéré scientifiquement.

Lundi encore il avait réitéré sa promesse d’annuler les restrictions sur le charbon, le gaz et le pétrole de schiste.

"Il y a un lien (entre l’activité humaine et le changement climatique), il y a quelque chose, mais tout dépend dans quelle mesure", a-t-il dit, en précisant qu’il était préoccupé par le coût et les effets des mesures environnementales sur la compétitivité américaine.

Le futur président américain a aussi laissé entendre qu’il ne poursuivrait pas son ancienne rivale démocrate Hillary Clinton dans l’affaire de son serveur privé ou de la fondation de son mari quand elle dirigeait la diplomatie américaine, contrairement à ce qu’il avait répété à l’envi durant la campagne. Poursuivre les Clinton "diviserait énormément le pays", a affirmé M. Trump.

Il a aussi changé d’avis sur l’usage de la torture –qu’il avait promis de rétablir– après en avoir parlé avec le général à la retraite James Mattis, qu’il envisage "très sérieusement" de nommer à la tête du Pentagone. M. Trump s’est dit notamment "très impressionné" quand le militaire a affirmé qu’"un paquet de cigarettes et deux bières" suffiraient à faire parler les suspects plutôt que la simulation de noyade.

Sa politique diplomatique reste elle aussi mystérieuse, quand défilent les prétendants au poste de ministre des Affaires étrangères, comme l’ancien maire de New York Rudy Giuliani ou le chef de file des républicains anti-Trump, Mitt Romney.

Donald Trump a survolé la question du conflit syrien et assuré avoir "une perspective différente de tout le monde", sans dire en quoi elle consistait.

Il s’est montré plus passionné sur le conflit israélo-palestinien, rêvant d’être "celui qui fera la paix entre Israël et les Palestiniens", après avoir provoqué la colère des Palestiniens en proposant pendant sa campagne de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. Il a suggéré que le mari de sa fille Ivanka, Jared Kushner, homme d’affaires et proche conseiller, pourrait jouer un rôle dans d’éventuels pourparlers de paix.

(Avec AFP)

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