Délivrance pour les familles des victimes de Toulouse et Montauban. Quelle leçon retenir de ces drames ?
I/ Bref rappel des faits
Les 11 et 15 mars 2012, trois parachutistes français d’origine maghrébine sont abattus froidement et autre, antillais, grièvement blessé à Montauban et à Toulouse.
Le 19 mars 2012, comble de l’horreur, 03 jeunes enfants et un adulte sont également tués froidement et un autre adolescent grièvement blessé devant une école israélite de Toulouse. Tous sont de confession israélite.
Ces crimes amènent les services de sécurité à mobiliser tous les moyens dont ils disposent pour diligenter une enquête qui abouti rapidement à l’identification et à la localisation de ce sinistre individu le 20 mars 2012.
Après un siège de plus de 32 heures par les services de police et le refus du tueur de rendre, l’assaut final est donné, le 22 mars 2012, par le RAID qui se conclut par la mort du criminel. Il a lieu de noter que les forces du RAID ont eu 5 blessés, dont 02 assez grièvement.
II/ Qui est ce tueur ?
Répondant au nom de Mohammed Merah, français d’origine algérienne et âgé de 24 ans, il était connu des services de police de Toulouse pour ses divers délits mais aussi par le contre-terrorisme français pour ses passages dans les camps d’entrainement et d’endoctrinement jihadistes au Pakistan et Afghanistan Il a même été interrogé par ce même service sur ses séjours à l’étranger et mis sous surveillance.
Par ailleurs, il était notoirement connu par le fait qu’il montrait des vidéos violentes du jihad aux enfants de son quartier et qu’il fréquentait une mosquée extrémiste très surveillée par les services de sécurité.
Son frère aîné, Abdelkader, était également connu des services de renseignement pour son implication dans les filières de recrutement de militants jihadistes pour l’Irak et les zones tribales pakistano-afghanes.
A noter que tous les frais de voyage et de séjour des candidats au jihad sont pris en charge par une organisation liée au pouvoir islamiste iranien.
Le parcours de cet individu et celui de son frère surveillés par les services de sécurité français amène une autre interrogation.
III/ Autre questionnement.
Comment a-t-il pu basculer dans le terrorisme et se procurer en toute impunité et à la barbe des services de sécurité qui l’avait à l’œil son arsenal impressionnant ?
En effet, cet individu était en possession d’armes de guerre, de poing gros calibre, d’une grande quantité de munitions, de grenades et d’explosifs. Une autre question logique se doit donc d’être posée ?
Comment une personne qui vit avec le RSA a-t-il pu acheter toutes ses armes ? Aurait-il donc bénéficié d’un soutien financier et de complicités sur le territoire français ?
Seule une enquête permettra de déterminer les responsabilités de chacun et de confirmer ou d’infirmer s’il y a eu une effectivement une grave défaillance au sein des services de renseignement français et de répondre à cette série de questions.
Cette polémique sur ces questions, qui se fait jour à des fins électoralistes, est une insulte à la mémoire des victimes et choquant pour les familles endeuillées et les français,
Autre polémique, celle du professionnalisme du RAID dans son intervention. Je dirais tout simplement ceci, ces policiers ont fait ce qu’ils avaient à faire, sans état d’âme. C’est leur travail. Ils ont risqué leur vie pour la sécurité des français. Ils auraient voulu le prendre vivant, mais les circonstances en ont décidées autrement. Il est inutile de les blâmer ou de les critiquer. Leur travail est déjà très pénible physiquement et mentalement. Ils méritent amplement toute la reconnaissance et la considération du peuple français.
Ceci étant dit, une nouvelle question se doit d’être posée
IV/ Que retenir de ces drames ?
Tout d’abord, ces drames sont la preuve irréfutable de l’existence en France d’un grave problème de société et d’un risque fondamentaliste qui a été sous-estimé en raison d’un laxisme du gouvernement, des autorités politiques et religieuses.
La menace jihadiste est réelle en France et elle peut passer en action à tout moment. Les jihadistes en France, ou ailleurs, agissent, aujourd’hui, de manière isolée.
La France se trouve aujourd’hui dans un état inquiétant en raison de la montée de la violence, de l’intolérance cultuelle, culturelle, raciale, et ethnique, sous toutes ses formes ainsi que la dissolution de tous les liens sociaux.
Le tueur de Toulouse est un pur produit de la suppression des éducateurs de quartiers, du retrait de certain service public de police de proximité et de l’abandon à certains prêcheurs de haine et de l’incapacité des autorités françaises à récupérer ce terrain.
Il est également le résultat des endoctrinements que subissent certains dans les prisons, les écoles ou à l’extérieur ou via les sites internet extrémistes qui font l’apologie du terrorisme.
Aussi, dans la société française, il existe beaucoup de risques de dangers de violences, de radicalité et les risques d’importer des conflits, des affrontements et des guerres qui nous sont étrangers ou qui devraient être étrangers à la communauté nationale française sont réelles et doivent être combattus de la manière la plus ferme et sans aucune complaisance.
Face à cette radicalisation religieuse, il y a également une montée de l’idéologie de l’extrême droite en Europe, notamment en France. Cimetières, mosquées, Eglises, Temples, Synagogues, agressions verbales et physiques. Ce phénomène ne peut en aucun cas être occulté.
V/ Mais que faire ?
Tout d’abord éviter de fracturer la communauté nationale française et confondre islam et intégrisme musulman. Il doit y avoir une union entre musulmans, chrétiens et israélites de France. Ces actes ignobles sont d’ailleurs condamnés par toutes les religions du livre. Les français ne doivent surtout pas céder à l’amalgame et à la vengeance
La lutte contre le terrorisme doit se poursuivre sans relâche et avec fermeté. Cette lutte ne peut se faire sans coopération internationale.
Je tiens à rappeler que chaque fois qu’un chrétien, un israélite, un musulman, un bouddhiste, un indou ou un athée est injurié, frappé ou tué, il est du devoir de la république d’y mettre un terme car ces actes interpellent la communauté nationale française.
Enfin, je conclurais mon propos en en signalant que toute la communauté internationale à vivement condamné ces meurtres ignobles, notamment l’Autorité palestinienne qui a rejeté avec fermeté toute justification de la tuerie de Toulouse par le sort des enfants palestiniens.
Le Roi du Maroc a également adressé au président français un message de condoléances à la suite de l’attaque, qui a visé un collège juif à Toulouse, faisant des victimes, dont des enfants.
Dans son message il est dit, et je cite : "C’est avec une vive émotion et une profonde affliction que j’ai appris la triste nouvelle de l’ignoble agression qui a visé, lundi, un collège juif à Toulouse, faisant plusieurs victimes dont des enfants".
Dans ce même message le Roi du Maroc « présente aux familles des innocentes victimes, ses condoléances les plus attristées, ainsi que les sentiments de sa sincère compassion et ses souhaits de prompt rétablissement aux blessés ».
Le Souverain fait également part au président français de sa "condamnation la plus ferme de cet ignoble acte contraire aux enseignements religieux et aux nobles principes et valeurs humaines et morales universelles".
Mais la question que l’on est en droit de se poser est : où est le message de Bouteflika suite à cette ignoble tragédie qui a touché le peuple français ?
Il est vrai que les dirigeants algériens, imbus d’eux-mêmes, sont incapables de transmettre un message de condoléances aux familles de victimes du terrorisme ou d’une catastrophe naturelle.
D’ailleurs, on a tous noté l’indifférence des autorités et des politiques algériens après l’incident de Brazzaville. Aucune aide. Pour les blessés libyens, que dalle. Et dire qu’ils se déclarent solidaires de l’Afrique et affirment vouloir lutter contre l’intolérance et le terrorisme. Tout n’est finalement que mensonge.
La France n’est pas raciste. La France n’est pas antisémite, mais il existe des sinistres personnages qui se revendiquent adeptes de l’idéologie religieuse extrémiste, raciste et antisémite.
Quoiqu’il en soit avec la mort de ce sinistre individu, justice a été rendue aux défunts, à leurs familles, leurs proches et à tous les français sans considération de race, d’origine, de religion ou d’ethnie.