L’article expose quelques éléments rapides au sujet du Rendez Vous électoral marocain du 8 septembre 2021.
LES SCRUTINS
A l’issue des élections du 8 septembre 2021 et suite aux résultats du vote, les citoyens marocains sont en droit de se réjouir de cet événement qui revêt une importance capitale pour, aux moins, les raisons qui suivent :
1- Les scrutins ont été organisés aux dates attendues malgré les contraintes qu’impose la (le) COVD19.
Le respect des échéances électorales est un signe puissant de respect des règles démocratiques,
2- Le déroulement des votes au sein des bureaux s’est effectué dans de bonnes conditions de maîtrise, de fluidité et de stricte observation des modalités qui régissent la validité des opérations,
3- Trois scrutins ont été programmés la même journée : local, régional et législatif (chambre basse).
Un bulletin pour les communales et régionales et un deuxième pour la chambre des députés, – listes des circonscriptions locales et celles au niveau de chaque région pour les femmes, (4 listes de candidats au total). Ce qui est un véritable défi pour les électeurs notamment et pour ceux qui ont la charge des opérations de dépouillement.
4- Les défis relatifs à l’ensemble des opérations ont été relevés avec brio par les organisateurs, notamment les Départements du Ministère de l’intérieur.
5-Les nombreux observateurs nationaux et étrangers n’ont mentionné aucune entorse au scrutin.
Seuls des candidats malheureux ont, ici ou là, manifesté bruyamment leurs déceptions.
6- Malgré les embûches qui peuvent survenir, les résultats relatifs aux élections législatives ont été annoncés (pour 97 % des dépouillements) par le Ministre de l’intérieur vers 3h du matin du 9 septembre. Ce qui est une véritable prouesse.
A ce niveau il faut mentionner l’usage maîtrisé des techniques informatiques au niveau des provinces et à celui de l’Administration Centrale. Ceux parmi les cadres stratèges et techniques qui s’en sont chargés ont donné l’exemple, qu’ils en soient félicités.
LES RESULTATS
Les résultats définitifs relatifs à la Chambre des représentants et annoncés par le Ministère de l’intérieur donnent la répartition suivante :
Le Rassemblement National des Indépendants (RNI), Dirigé par M Akhennouch, 102 sieges
Le Parti Authenticité et Modernité (PAM) Dirigé par M Ouahbi, 86
Le Parti de l’Istqlal, Dirigé par M Baraka, 81
Le Parti de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), Dirigé par M Lachgar, 34
Le Parti du Mouvement Populaire (MP), Dirigé par M Laensar, 26
Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), Dirigé par Ben Abdellah, 22
Le Parti de l’Union Constitutionnelle (UC), Dirigé par M Sajid, 18
Les autres Partis, une dizaine, 26 sièges
Au total 395 sièges que compte la Chambre Basse. La majorité absolue est de 198.
Moins de 48 heures après l’annonce des résultats définitifs, Sa Majesté le ROI Mohammed VI a nommé M Akhnouch, Président du Parti arrivé en tête des résultats, Chef du prochain Gouvernement qu’il a chargé de former. Cet acte immensément symbolique souligne avec rigueur, et en le réitérant pour la 4eme fois le respect des dispositions de l’article 47 de la constitution, (Benkirane 2 fois, Otmani une fois et cette fois Akhennouch).
DE LA COALITION GOUVERNEMENTALE
Après l’annonce du Palais Royal qui désigne M Akhennouch pour former et diriger le future Gouvernement, les analystes politologues et constitutionnalistes y vont de leurs scénarii.
Ils partent des chiffres indiqués ci-dessus et forment des majorités plus ou moins confortables sur le plan purement arithmétique.
Ils évoquent également, ici et là, les points de rapprochement entre les acteurs appelés à coaliser.
La lecture des propos et points de vue des analystes laisse sur notre faim.
Ils gagneraient, sans se tromper, à centrer leurs conjectures sur trois conditions essentielles pour la constitution de la coalition :
-La première concerne « le noyau dure » du programme du future Gouvernement. Il ne peut être que celui du RNI.
-La deuxième porte sur la nécessité de constituer un Gouvernement ramassé, cohérent et percutant. Un Gouvernement discipliné devant son Chef, un gouvernement où personne ne « danse plus vite que la musique »
– La troisième porte sur l’importance d’avoir une opposition forte et constructive. Une opposition dont la mission est également celle qui a pour objectif de coordonner, autant que faire se peut, la constellation des partis n’ayant obtenu que quelques sièges.
Jusqu’à ce niveau, il est très important de noter que le peuple marocain doit se
féliciter pour le formidable succès enregistré dans un environnement Régional où la démocratie est encore balbutiante sinon falsifiée et dénaturée.
DU PROGRAMME DU FUTURE GOUVERNEMENT
Partant du Programme annoncé et rendu public par le RNI, il est souhaité vivement que cette victoire de la démocratie dans notre pays soit suivie d’une forte contribution et dynamique de mise en œuvre de politiques publiques en vue:
– D’améliorer le niveau de protection et promotion de l’Environnement et du développement durable, en mettant l’accent sur les études de prospective,
– De dynamiser le Développement de nos territoires ruraux de plus en plus désertés,
– De réduire les disparités sociales, économiques, et territoriales qui grandissent au fil du temps,
– De donner une véritable et réelle priorité à l’enseignement et à la santé,
– De mettre en œuvre activement le Nouveau Modèle de Développement en soulignant l’obligation de promouvoir la bonne gouvernance.
– De consolider toujours davantage la position de Notre Pays dans le concert des Nations, et de préserver irrévocablement notre intégrité territoriale,
– De renforcer, toujours plus, nos Institutions sous la Conduite éclairée de Sa Majesté que Dieu l’assiste.
Chacun des points évoqués ci-dessus sont des génériques pour de nombreuses mesures et actions qui donneront l’opportunité à notre pays de devenir véritablement et réellement un pays émergent.
*Omar Chiban
Statisticien Économiste