Algérie : un 3e patron du secteur automobile incarcéré

Un puissant homme d’affaires algérien, Hassen Arbaoui, PDG de Global Group, a été placé jeudi en détention préventive dans une affaire de corruption, a indiqué la télévision nationale.

Il est le troisième acteur du secteur automobile algérien à être placé en détention préventive depuis le début de l’offensive judiciaire visant les hommes d’affaires et de hauts responsables politiques liés au président déchu Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission le 2 avril sous la pression conjuguée de la rue et de l’armée.

Global group assemble et distribue en Algérie des véhicules légers (marque Kia) et lourds (Hyundai).

Hassen Arbaoui a "été incarcéré avec six autres personnes" à l’issue de leur audition par un juge d’instruction du tribunal Sidi Mhamed à Alger, a précisé la télévision.

Les six autres personnes sont deux cadres et deux fonctionnaires du ministère de l’Industrie, ainsi que le directeur de la Banque nationale d’Algérie (BNA, publique) et un ancien directeur d’une entreprise publique, selon la même source.

Tous les sept sont poursuivis notamment pour "blanchiment d’argent, détournements de deniers publics, abus de fonction et octroi d’indus privilèges", a poursuivi la télévision.

D’ex-hauts responsables ont été entendus dans cette affaire notamment l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, placé en détention provisoire le 12 juin dans une enquête pour des fraudes présumées dans des marchés publics.

Outre M. Arbaoui, deux autres acteurs du secteur automobile, Mahieddine Tahkout, patron d’une usine de montage de voiture de marque Hyundai, et Mourad Oulmi, PDG de l’important groupe algérien SOVAC qui assemble et distribue les véhicules de marques du groupe allemand Volkswagen, ont été incarcérés respectivement les 10 et 17 juin.

Depuis la chute mi-2014 des prix du brut, qui fournit 95 % des devises de l’Algérie, les autorités ont contraint les concessionnaires automobiles à se doter d’une unité de production locale, puis mis en place des quotas d’importation d’automobiles pour réduire l’impact sur les réserves de change.

Mais le système choisi -l’assemblage sur place de kits pré-montés importés- et le très faible taux de pièces fabriquées en Algérie ont empêché tout impact sur les réserves de change ou la création d’emplois, coûtant cher à l’Etat en termes d’aides et d’avantages fiscaux.

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