Algérie: des ONGs internationales s’inquiètent de la détérioration des droits de l’homme
Un an après la résolution urgente du Parlement européen (PE) sur la situation des droits de l’homme en Algérie, plusieurs organisations internationales soulignent leur préoccupation de la dégradation des droits humains dans ce pays, appelant à la mise en œuvre des recommandations de cette résolution.
Adoptée le 30 avril 2015, la résolution du parlement européen interpellait l’UE sur les violations graves des droits de l’homme en Algérie, appelant instamment les autorités algériennes, la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et le Service européen pour l’action extérieure d’inclure, dans le futur plan d’action UE-Algérie, un chapitre important sur les droits de l’homme devant s’accompagner d’un calendrier de réformes à entreprendre par l’Algérie, avec la participation essentielle de la société civile indépendante.
La résolution demande également au Service européen pour l’action extérieure et aux États membres de suivre de près l’ensemble des procès et procédures judiciaires à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme et des militants pour le droit au travail en Algérie.
Dans leur lettre à Mme Mogherini, ces organisations soulignent qu’en Algérie, les activités légitimes relevant des libertés d’expression, d’association et de réunion "continuent d’être criminalisées et que de nombreux militants font l’objet de poursuites pénales et de peines de prison, et les défenseurs des droits humains et syndicalistes autonomes voient leur travail constamment et indûment entravé, malgré les recommandations émises par le Parlement européen, mais aussi par l’Organisation Internationale du Travail en juin 2015".
Ils appellent Mme Mogherini à les informer au sujet des mesures prises pour exiger la mise en oeuvre de la résolution du PE. S’adressant à M. Schulz, les signataires ont estimé essentiel que le Parlement européen veille à s’assurer que la protection des droits humains soit au cœur des relations bilatérales avec l’Algérie, en conformité avec les recommandations de sa résolution.
Ils appellent les députés européens à "dénoncer publiquement la répression contre les syndicalistes et la liberté de réunion et d’association en Algérie, par des déclarations publiques, des questions parlementaires, des lettres, des discours, des communiqués et des articles de blog", "à stimuler les débats dans les parlements nationaux concernant la situation des travailleurs, des syndicalistes et des défenseurs des droits humains en Algérie et à mener des visites en Algérie afin de rencontrer des défenseurs des droits humains et des syndicalistes dans le pays".
Ils appellent également les groupes politiques du Parlement européen "à s’assurer que toutes les personnes siégeant en tant que Président, Président des commissions et délégations ou Président des groupes politiques, fassent des déclarations, écrivent des lettres et interpellent les ambassadeurs de l’Algérie et de l’UE sur la situation des droits humains".
Ils recommandent également au Parlement européen de tenir une audience spécifique sur la situation des droits humains en Algérie et d’interpeller de manière systématique les institutions européennes afin de mettre les dispositions des droits humains au cœur de leurs relations avec l’Algérie.