Algérie: adoption de la loi de finances très controversée dans un climat de tension

La Chambre basse du parlement algérien (APN) a adopté mardi la loi de finances très controversée, dans un climat de tension entre l’opposition et la majorité sur des dispositions jugées « antisociales ».

Les amendements proposés par l’opposition ont été tous rejetés par le gouvernement appuyé par la majorité dont disposent les partis du Front de Libération nationale et le Rassemblement national démocratique.

Les députés du Front pour la justice et le développement et du Front des forces socialistes ont boycotté la séance de vote, alors que ceux de l’Alliance de l’Algérie verte (islamistes) ont quitté l’hémicycle avant l’adoption du texte. Les députés du Parti des travailleurs ont voté contre le projet de loi.

Un sit-in a été organisé par ces députés à l’intérieur de l’Assemblée parlementaire nationale durant lequel ils ont brandi des pancartes dénonçant "l’appauvrissement du peuple" à travers "l’augmentation des taxes".

Pour renflouer les caisses de l’Etat qui commencent à se vider suite au plongeon du cours du pétrole, le gouvernement algérien a élaboré une loi de finances d’austérité révisant de fond en comble le dispositif de taxation ciblant principalement les particuliers.

La loi de finances 2017 entérine le relèvement de deux points de la taxe sur la valeur ajoutée. Cela signifie clairement qu’une hausse des prix généralisée de nombreux produits de large consommation s’abattra sur le citoyen algérien dès janvier 2017.

La première augmentation qui touchera directement les Algériens sera encore une fois celle des carburants.

Dans ce lot de nouvelles taxes, la loi de finances 2017 instaure par exemple un timbre spécial de 25.000 DA (1 euro = 117 dinars) pour l’obtention d’un passeport biométrique dans un délai de huit jours. Le prix du timbre peut atteindre les 60.000 DA quand il s’agit d’un livret de 48 pages.

La situation financière de l’Algérie est devenue inquiétante. Depuis le début de la baisse des prix du pétrole en juin 2014, les réserves de change du pays sont passées de 194 milliards de dollars en 2013 à 178 milliards en 2014 pour atteindre 143 milliards en 2015. Elles seraient tombées à 116 milliards de dollars au premier semestre de 2016.

Des projections officielles estiment qu’avec une moyenne de 50 dollars le baril, les réserves en devises chuteront à 9 milliards de dollars dans quatre ans, contre quelque 200 milliards en 2012.

D’après le Fonds monétaire international, le pays a besoin d’un baril de plus de 110 dollars pour maintenir ses équilibres budgétaires et préserver sa position financière extérieure, désormais dans une situation critique.

(Avec MAP)

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