Adoption/mariage gay: le cardinal Vingt-Trois s’inquiète de la perte de la filiation

Le cardinal archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, a fait à Rome un long plaidoyer pour les liens de sang dans la famille, et s’est inquiété de la perte du principe de filiation, en cas d’adoption dans le cadre du mariage homosexuel.

Pour un enfant, "c’est tout de même quelque chose de savoir que l’on est ou non du même sang, ce n’est pas uniquement un phantasme raciste", a martelé le prélat français, lundi soir, lors d’une conférence au centre culturel Saint-Louis, en présence des cardinaux français à la retraite Roger Etchegaray et Paul Poupard. Il a longuement développé sa conception métaphysique, religieuse, anthropologique de la famille, et son rô le social.

En affaiblissant la famille traditionnelle, "on perd une ressource considérable", a-t-il argué, en se disant d’accord avec la Garde des Sceaux, Christine Taubira, qui avait elle-même dit qu’il s’agissait d’une "réforme de civilisation", et donc "pas seulement deux ou trois virgules à changer dans le Code civil".

Mais, a-t-il remarqué en allusion à l’élection présidentielle qui avait vu François Hollande battre Nicolas Sarkozy, "y-a-t-il une légitimité à changer une civilisation sur un ou deux points de majorité?"

Le cardinal français, qui effectue une visite de travail ad limina au Vatican avec 40 évêques du nord et de l’est de la France et a rencontré Benoît XVI, s’est inquiété d’une dérive "marchande", quand, un jour, "on pourra acheter un enfant sur internet, qu’on pourra fabriquer des enfants et en mettre à disposition pour qui en veut".

"Ils seront les enfants de qui et ils seront les enfants pour qui?", s’est-il demandé.

L’enfant élevé par les couples homosexuels "peut être un enfant tout à fait heureux, épanoui, à qui rien ne manque: on nous le montre tous les jours", a-t-il observé, mais il reste "le pauvre enfant qui cherche d’où il vient".

Mgr Vingt-Trois est revenu sur la terme très critiqué de son discours à Lourdes, quand il avait évoqué la "supercherie" de cette réforme, en expliquant ce qu’il avait voulu exprimer: "on ne peut pas dire qu’on fait un petit bricologe en placoplâtre, et qu’on repeint par dessus".

"On nous dit: il n’y a pas de problème, vous êtes des empêcheurs de tourner en rond", a-t-il remarqué, en soulignant que la position de l’Eglise n’était pourtant pas une revendication "confessionnelle, comme feint de le croire Mme Taubira".

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