#Acte35: Flambées de violences à Paris pour le premier anniversaire des « gilets jaunes »

Des flambées de violence à Paris et un retour sur les ronds-points de France: le premier anniversaire des "gilets jaunes", qui ambitionnaient de donner un second souffle à leur mouvement de contestation sociale, était marqué samedi par le retour du chaos dans certains quartiers de la capitale.

En début d’après-midi, la situation restait confuse Place d’Italie, sur la rive gauche de la Seine, où les forces de l’ordre tentaient en vain de disperser de petits groupes de casseurs, alernant charges brèves et déluge de lacrymogènes.

"Au vu des violences et des exactions", la préfecture de police a demandé l’annulation de la manifestation qui devait s’élancer de cette place à partir de 14H.

Voitures renversées, engin de chantier et poubelles incendiées, abribus saccagés: en une demi-heure, les assauts sporadiques de petits groupes se sont transformés en flambée de violence, ont constaté des journalistes de l’AFP, qui ont vu des manifestants blessés et des pompiers empêchés d’intervenir.

La préfecture a dénoncé dans un tweet l’"attitude scandaleuse des manifestants qui ont jeté des pavés sur les pompiers de Paris et retardé leur intervention place d’Italie".

Le centre commercial d’Italie 2, sur la place, avait fermé ses portes dès les premiers incidents. Vers 13H00, ses portes d’entrée et les vitrines d’une résidence hôtelière voisine ont été attaquées à coup de pavés par plusieurs dizaines de personnes cagoulées et vêtues de noir.

Régulièrement, ces petits groupes revenaient à la charge et étaient provisoirement repoussés par les force de l’ordre, qui ont aussi utilisé à plusieurs reprises un canon à eau.

Vers 14H30, plusieurs feux se consumaient encore sur la place et les pompiers étaient revenus. Sur une baraque de chantier a été tagué: "Macron notre premier anniversaire, ton dernier".

Plusieurs centaines de manifestants tentaient se frayer un chemin hors de la place, repoussés par la progression des forces de l’ordre, se protégeant tant bien que mal du piquant âcre de la lacrymogène saturant l’atmosphère.

Le préfet de police de Paris Didier Lallement a fait état vers 15H00 de 61 interpellations dans la capitale.

Pour cet anniversaire du mouvement, né le 17 novembre dernier de la contestation d’une taxe sur les carburants, plusieurs milliers de personnes étaient attendues à Paris, où les autorités redoutaient l’intervention de "200 à 300 ultra-jaunes et 100 à 200 militants d’ultragauche".

Epicentre de plusieurs samedis violents, les Champs-Elysées, cadenassés et interdits à toute manifestation, ont été épargnés.

Les "gilets jaunes", qui avaient rassemblé 282.000 manifestants lors du samedi inaugural, cherchaient pour cet "acte 53" à redonner un souffle à la "révolte des ronds-points" qui avait ébranlé le mandat d’Emmanuel Macron mais ne rassemblait plus que quelques milliers de personnes ces derniers mois.

Un an après, en dépit de concessions du gouvernement – primes d’activité, heures supplémentaires défiscalisées, organistion d’un grand débat national -, les multiples revendications de cette vaste contestation demeurent: baisse de la TVA sur les produits de première nécessité, retour de l’ISF, référendum d’initiative citoyenne.

Plus de 270 actions étaient annoncées tout le week-end, partout en France.

En régions, les premières manifestations ont démarré dans la matinée et restaient bon enfant. Dans le sud-est, les "gilets jaunes" ont réinvesti certains ronds-points, distribuant tracts aux automobilistes, sans dégradation ni importante perturbation. Ils étaient une centaine à Albi (Tarn), quelques poignées à Auch, dans le Gers.

Des ronds-points ont aussi été réinvestis en Normandie, à Caen et Rouen, et en Bretagne, notamment à Vannes. Ils étaient 700 à Lille pour demander plus de "justice sociale, justice fiscale, justice climatique".

A Grenoble, une manifestation unitaire devait réunir syndicats, "gilets jaunes" et associations: les organisateurs y voient une "préparation au 5 décembre", date d’une grève interprofessionnelle redoutée par l’exécutif.

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