Pôle emploi publie le nombre de demandeurs d’emplois pour le dernier trimestre 2018

Le nombre de demandeurs d’emploi au dernier trimestre 2018 sera connu vendredi à 12H00, un chiffre attendu en baisse mais qui restera très élevé dans un contexte d’incertitude économique et au moment où les partenaires sociaux négocient une difficile réforme de l’assurance-chômage.

Au vu des statistiques d’octobre et de novembre, le nombre de chômeurs inscrits sur les listes de Pôle emploi devrait être en diminution en moyenne sur le trimestre, sauf forte hausse en décembre. Cette baisse succéderait à deux trimestres de légère progression (+0,2% au 2e et +0,4% au 3e).

De juillet à septembre, Pôle emploi avait ainsi recensé sur la France entière 3,718 millions de chômeurs (catégorie A) et 5,963 millions de demandeurs d’emploi, avec ou sans activité (catégories A-B-C).

En dépit d’une légère progression de l’emploi salarié (0,1%), le taux de chômage n’avait pas bougé au 3e trimestre, à 9,1%, du fait d’une progression de la population active. D’autres indicateurs étaient un peu plus positifs comme la hausse des embauches en CDI et à temps complet.

A ce stade, les statistiques ne devraient pas refléter l’impact de la crise des gilets jaunes, démarrée mi-novembre, sur l’économie, alors que l’Insee a divisé par deux sa prévision de croissance (0,2 au lieu de 0,4%) pour ce dernier trimestre.

La ministre du Travail Muriel Pénicaud avait indiqué début janvier que 58.000 personnes avaient été placées en activité partielle, s’inquiétant de "la fragilisation de l’emploi" dans les petits commerces et les PME.

En dépit de ces incertitudes sur l’activité, françaises comme mondiales (Brexit, tensions commerciales, etc), son homologue des Finances Bruno Le Maire a maintenu jeudi une prévision de croissance à 1,7% pour 2019.

Pour s’attaquer au noyau dur du chômage, notamment chez les jeunes non qualifiés et les chômeurs de longue durée, et atteindre son objectif lointain d’un taux de 7% à la fin du quinquennat, le gouvernement table sur l’effort massif décidé sur l’apprentissage et la formation professionnelle, avec le Plan d’investissement dans les compétences (15 milliards d’euros d’ici 2022).

Les entreprises se plaignent en effet régulièrement d’avoir de plus en plus de difficultés à recruter, soit dans des secteurs qui attirent peu en raison de conditions de travail difficiles (bâtiment, hôtellerie-restauration…), soit dans des secteurs où la problématique est davantage liée à un manque de qualification (informaticiens…).

L’accompagnement du demandeur d’emploi et l’accélération de son entrée en formation font d’ailleurs partie des priorités des négociations en cours entre l’État, les partenaires sociaux et Pôle emploi sur les missions de l’opérateur public pour les trois prochaines années. En partant du constat que, plus tôt une personne est prise en charge à Pôle emploi, moins longtemps elle y restera.

"Nous devons beaucoup progresser sur le diagnostic à l’entrée", a reconnu mercredi le directeur de Pôle emploi Jean Bassères. Lors du premier entretien d’un demandeur avec son conseiller, trois semaines après son inscription, "nous aimerions que le diagnostic soit plus important", a-t-il dit, préconisant d’y consacrer "deux demi-journées" au lieu de 45 minutes.

Mais pour les syndicats, cela pose aussi la question des effectifs de l’opérateur qui va perdre 800 postes cette année.

Ces négociations, qui doivent s’achever début février, sont menées parallèlement à celles, plus difficiles, sur la réforme de l’assurance-chômage. Le gouvernement réclame aux partenaires sociaux à la fois des économies importantes (entre 3 et 3,9 milliards d’euros en trois ans) et une révision des règles, accusées de favoriser le recours aux contrats courts (moins d’un mois) au détriment de l’emploi durable.

Après deux mois de surplace, le patronat doit enfin mettre sur table, lors de la prochaine séance du 31 janvier, un texte global "avec trois chapitres": gouvernance du système d’assurance chômage, lutte contre les contrats courts et conditions d’indemnisation des demandeurs d’emploi. Avec l’objectif d’arriver à un accord le 20 février.

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