Ce coup de filet a notamment été réalisé dans deux communes de la banlieue de Lyon (centre-est), dans le cadre d’une enquête ouverte en juillet par le parquet antiterroriste de Paris, a indiqué à l’AFP une source judiciaire.
Les interpellés sont "soupçonnés d’avoir joué un rôle très actif dans le recrutement et le départ ces derniers mois vers la Syrie de plusieurs jeunes femmes", a écrit le ministre de l’Intérieur français, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué.
Deux mineurs, dont une jeune fille qui semblait s’apprêter à partir vers la Syrie selon une source policière, figurent parmi les six personnes qui ont été placées en garde à vue.
L’opération, qui se poursuivait mercredi, avait débuté la veille près d’une zone industrielle de Meyzieu, dans l’est de l’agglomération lyonnaise.
L’enquête, ouverte pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", est menée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
La source judiciaire a indiqué qu’une arme a été saisie au cours d’une perquisition. Dans son communiqué, le ministre de l’Intérieur a fait état de la saisie de "diverses armes et équipements dont il appartiendra à l’enquête judiciaire de déterminer la finalité".
Selon une source policière, un frère et une sœur âgée de 34 ans, font partie des personnes arrêtées, soupçonnées de participer au recrutement de jeunes femmes candidates au jihad.
Deux autres gardés à vue, deux frères âgés d’une vingtaine d’années, avaient déjà été interpellés dans le passé dans le cadre d’une enquête menée sur un groupuscule islamiste dissous en 2012 Forsane Alizza (Les Cavaliers de la fierté), selon la même source.
Ce coup de filet intervient en plein examen par l’Assemblée nationale d’un projet de loi qui renforce l’arsenal antiterroriste. Sa principale mesure, l’interdiction administrative de sortie du territoire visant à empêcher le départs de candidats au jihad en Syrie et en Irak, a été approuvée mardi soir par les députés.
Selon le gouvernement, environ 930 Français sont impliqués dans des filières vers la Syrie et l’Irak (350 sur place, 180 repartis de Syrie, 170 en transit vers la zone et 230 ayant des velléités de départ), nombre en "augmentation de 74% en huit mois". Environ 20% sont des femmes.