Schäuble et Macron pour un Parlement européen de la zone euro

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, s’est dit d’accord avec le président français élu Emmanuel Macron pour lancer le projet d’un Parlement européen de la zone euro, dans un entretien publié jeudi dans La Repubblica.

"J’en ai parlé avec le président Macron: on pourrait créer avec les parlementaires européens un Parlement de la zone euro, qui pourrait avoir un pouvoir consultatif" pour faire évoluer le Mécanisme européen de stabilité (MES), explique M. Schaüble au quotidien italien.

Le MES, opérationnel depuis octobre 2012, est un fonds de soutien aux pays en difficulté créé à la suite de la crise de la zone euro.

"Macron et moi sommes totalement d’accord sur ceci: il y a deux façons de renforcer la zone euro: changer les traités ou le faire avec pragmatisme à travers une méthode intergouvernementale", indique le ministre allemand.

"Des modifications des traités exigent l’unanimité et la ratification des Parlements nationaux ou dans certains pays un référendum. Etant donné qu’actuellement ce n’est pas réaliste, nous devons essayer d’aller de l’avant avec les instruments existants", à travers un développement du traité sur le MES, explique M. Schäuble.

Pour le ministre allemand, la seule solution disponible actuellement est de créer "un Fond monétaire européen", naissant d’une évolution du statut du MES.

Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a déjà plaidé pour la création d’un fonds monétaire européen qui remplacerait le FMI pour tous les futurs plans de sauvetage des pays de la zone euro en difficulté.

M. Schäuble, apôtre des budgets à l’équilibre, a en outre plaidé ces derniers mois pour que le contrôle de la rigueur budgétaire en zone euro revienne au MES et non à la Commission européenne.

"En Allemagne, nous pensons depuis longtemps que l’Union monétaire doit être renforcée. Le problème est connu: nous avons une politique monétaire commune sans une convergence adéquate des politiques économiques et financières", a commenté M. Schäuble.

"Nous avons besoin de créer les conditions propices à l’investissement. Nous y travaillons: nous sommes prêts à des plans de coopération franco-allemands, mais aussi à des plans avec d’autres pays", a-t-il spécifié.

Tout en critiquant au passage la tiédeur passée de la France pour renforcer l’UE: "Le transfert de morceaux de souveraineté nationales à l’Europe n’a jamais échoué à cause de l’Allemagne ou de l’Italie, mais plutôt de la France".

afp

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