L’activité reprend en France, mais la récession s’amplifiera au deuxième trimestre
Depuis le début du déconfinement l’activité est repartie « prudemment mais nettement » en France, mais le produit intérieur brut (PIB) devrait quand même chuter « d’environ 20% » au deuxième trimestre, et de plus de 8% sur l’ensemble de l’année dans un scénario optimiste, a indiqué mercredi l’Insee.
L’économie française tournerait actuellement « à environ quatre cinquièmes de son niveau d’avant crise », contre deux tiers pendant le confinement, précise l’Institut national de la statistique dans un nouveau point de conjoncture.
« L’activité économique en juin pourrait être de l’ordre de 14% inférieure à la normale (après -25% en moyenne en mai et -35% en moyenne en avril) », estime l’Insee, laissant augurer une chute du PIB d’environ 20% sur le deuxième trimestre, après le recul de 5,8% enregistré au premier.
Il s’agirait « de la plus importante récession depuis la création des comptes nationaux en 1948 », précise l’institut, qui souligne que cette prévision doit être prise « avec précaution », étant donné l’incertitude du rythme de reprise dans les semaines qui viennent.
Un retour à la normale prendra vraisemblablement « de longs mois », et même si l’activité revenait à son niveau d’avant crise dès juillet, le PIB français diminuerait de 8% sur l’année 2020.
Ce chiffre correspond au niveau de récession qu’envisage le gouvernement cette année.
« Or un retour aussi rapide à la normale semble peu réaliste. L’impact global de la crise sanitaire en 2020 sera donc certainement supérieur à ce chiffre », estime l’Insee.
Depuis le 11 mai, le déconfinement a permis une reprise de l’activité dans tous les secteurs.
Dans les branches marchandes, les plus touchées par le confinement, la perte d’activité est de -25% contre -39% avant le déconfinement.
Elle est de -38% dans la construction (contre -75% avant le 11 mai), et de -24% dans l’industrie (contre -38%).
Surtout, avec la réouverture de nombreux commerces, la consommation des ménages a connu un « rebond » pendant la première semaine du déconfinement, avec un niveau seulement inférieur à 6% à son niveau d’avant-crise (contre -32% début mai), même si une partie n’est que partielle, du fait d’achats reportés, souligne l’Insee.