Virus: imbroglio italo-tchèque sur des masques chinois

Pour la presse italienne, les autorités tchèques ont détourné des masques chinois destinés aux hôpitaux du pays, mais selon Prague, ils ont été saisis dans le cadre d’une opération contre des trafiquants, et l’Italie n’aura pas à pâtir de l’affaire. 

Épicentre de la pandémie de coronavirus, l’Europe est confrontée à une pénurie de masques. Le problème est crucial en Italie, qui paie le plus lourd tribut, avec près de 5.000 morts.

Mais la République tchèque y est aussi confrontée et a renforcé le contrôle des exportations et de la distribution de ce matériel.

Samedi soir, le quotidien italien La Repubblica publie un article qui entend décrire « comment la République tchèque a confisqué des milliers de masques envoyés à l’Italie par la Chine ».

Selon le quotidien italien, qui s’appuie sur les révélations d' »un courageux chercheur tchèque », Lukas Lev Cervinka, sous couvert d’une opération contre des trafiquants, les autorités tchèques auraient gardé les masques saisis avant de les distribuer à leurs hôpitaux.

La police tchèque a saisi le 17 mars 680.000 masques et des appareils respiratoires dans un entrepôt d’une entreprise privée de Lovosice, au nord de Prague, la présentant comme un grand succès contre le trafic de cette marchandise.

Vendredi, dans un tweet, le ministre de l’Intérieur, Jan Hamacek a concédé que « malheureusement, après des investigations plus poussées, il s’est avéré qu’une plus petite partie de cette saisie était un don chinois pour l’Italie ».

Selon les médias tchèques, ce don chinois représente un peu plus de 100.000 masques du total. Les autorités locales avaient annoncé de leur côté que sur l’ensemble de la saisie, 380.000 masques seraient distribués aux hôpitaux locaux.

« Nous essayons de comprendre ce qu’un don chinois pour l’Italie faisait à Lovosice. Mais nous sommes en discussions avec les deux pays et je peux assurer qu’il n’y aura aucune perte pour l’Italie », a assuré le ministre.

« Les Tchèques n’ont pas retenu délibérément cet équipement », a assuré le ministre des Affaires étrangères Tomas Petricek cité par l’aggence CTK. Il a dit sa détermination à comprendre « comment cet équipement a fini illégalement dans un entrepôt de Lovosice ».

Aucun responsable italien de premier plan n’avait réagi dimanche à l’article de La Repubblica.

Spécialiste de droit constitutionnel européen, Lukas Lev Cervinka est un conseiller du député Jan Lipavsky, du parti Pirate tchèque, une formation anti-système qui a fait son entrée au parlement en 2017 en remportant 10% des suffrages.

La République tchèque a enregistré plus de 1.000 cas positifs de coronavirus pour aucun mort.

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