Venezuela: le pape pose des conditions pour intervenir

Le pape François a assuré samedi, dans l’avion qui le ramenait d’Egypte, que le Saint-Siège était disposé à intervenir comme "facilitateur" face à la crise au Venezuela, mais "avec des conditions claires".

"Je crois que cela doit se faire avec des conditions. Des conditions très claires", a déclaré le pape, interrogé sur la manière dont le Vatican pourrait aider à faire cesser les violences qui ont fait déjà une trentaine de morts en un mois de manifestations hostiles au président socialiste Nicolas Maduro.

"Il y a eu une intervention du Saint-Siège à la demande forte des quatre présidents (quatre anciens dirigeants espagnol, dominicain, panaméen et colombien) qui travaillaient comme facilitateurs. Cela n’a pas marché. Car les propositions n’étaient pas acceptées, elles se diluaient, c’était un +oui, oui mais non, non+", a-t-il rappelé.

"Je sais qu’en ce moment, ils insistent, je ne sais pas bien d’où, je crois que ce sont les quatre présidents, pour relancer la facilitation. Ils cherchent l’endroit", a-t-il ajouté, relevant qu’une partie de l’opposition n’en voulait pas.

"Tout ce qui peut être fait pour le Venezuela, il faut le faire, avec les garanties nécessaires", a-t-il expliqué.

Il n’a pas précisé quelles étaient selon lui ces conditions, mais son secrétaire d’Etat, Pietro Parolin, ancien nonce apostolique au Venezuela, en avait évoqué quatre en décembre: établissement d’un calendrier électoral, libération des opposants détenus, ouverture à l’aide sanitaire étrangère et rétablissement des prérogatives du Parlement.

Dans ce pays pétrolier en profonde crise économique, où sept Vénézuéliens sur dix souhaitent le départ de M. Maduro, l’opposition multiplie depuis un mois les manifestations pour obtenir des élections générales anticipées.

Interrogé sur les tensions autour des ambitions nucléaires de la Corée du Nord, le pape a insisté sur la nécessité "d’une négociation en vue d’une solution diplomatique". "Il y a tant de médiateurs dans le monde qui se proposent. La Norvège, par exemple qui est toujours prête à aider", a-t-il relevé.

Reprenant son thème habituel de la "guerre mondiale par morceaux", il a estimé que ces morceaux étaient "concentrés en des points qui déjà étaient chauds. En Corée aujourd’hui, il semble que cela se soit trop réchauffé".

Jorge Bergoglio s’est également dit prêt à rencontrer Donald Trump à l’occasion du passage du nouveau président américain fin mai en Italie pour le G7 de Taormina (Sicile).

"Je n’ai pas encore été informé par la secrétairerie d’Etat qu’il y ait eu une demande. Je reçois tous les chefs d’Etat qui en font la demande", a déclaré le pontife argentin, qui avait assuré lors d’un autre vol l’année dernière qu’un homme promettant de bâtir un mur contre les migrants n’était "pas chrétien".

Avec AFP

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