Cette recherche a mesuré l’accumulation de bêta-amyloïde, une peptide, à l’aide d’un scanner du cerveau de 137 adultes de 30 à 89 ans neurologiquement sains.
Les chercheurs du "Center for Vital Longevity" à l’Université du Texas ont constaté que la concentration de cette peptide dans les tissus cérébraux augmentait tout au long de la vie.
Dès 60 ans, 20% des personnes saines de l’étude avaient des accumulations particulièrement élevées de cette peptide dont l’agrégation dans le cerveau est une caractéristique de la maladie d’Alzheimer.
"Nous avons observé que, chez les sujets dont le cerveau avait des concentrations élevées de bêta-amyloïde, les performances intellectuelles souffraient de certaines carences, même si tous ces individus avaient des formations supérieures et obtenaient des scores normaux aux tests d’aptitude mentale", souligne le Dr Karen Rodrigue, principal auteur de l’étude.
Mais les résultats étaient plus faibles dans les tests de rapidité mentale,
de mémorisation et de raisonnement chez les sujets dont le cerveau avait les plus grandes accumulations de bêta-amyloïde, précise-t-elle dans cette communication parue dans la version en ligne de la revue Neurology.
La recherche indique que cette peptide, lorsqu’elle est présente en plus grande quantité dans le cerveau, a des effets détectables très tô t sur les fonctions mentales d’adultes jouissant apparemment d’une bonne santé cognitive.
Ce constat montre la nécessité de mieux comprendre la phase pré-clinique de la maladie d’Alzheimer telle que récemment définie par la médecine, selon laquelle des dépôts de bêta-amyloïde n’affectent pas les capacités mentales d’adultes sains pendant assez longtemps, juge le Dr Rodrigue.