Cette charge de M. Trump contre le FBI intervient alors qu’il fait face à des critiques concernant ses liens avec la NRA, le puissant lobby des armes à feu aux Etats-Unis. Mais la fusillade a aussi mis en lumière une grave défaillance du FBI, qui a reconnu avoir reçu en janvier un appel d’un proche du tueur de 19 ans, Nikolas Cruz, alarmé par son comportement déviant et ses intentions meurtrières.
"Vraiment dommage que le FBI ait manqué tous les signaux envoyés par le tireur de l’école de Floride. Ce n’est pas acceptable", a tweeté le président américain.
"Ils passent trop de temps à essayer de prouver la collusion russe avec la campagne Trump – Il n’y a pas de collusion. Revenez-en aux bases et rendez-nous tous fiers de vous !" a-t-il ajouté, alors même que ce n’est plus le FBI qui dirige l’enquête sur l’affaire russe depuis mai, mais le procureur spécial Robert Mueller.
Au lendemain de la fusillade, M. Trump avait insisté sur les problèmes mentaux du tueur, ne disant rien sur le droit de posséder une arme garanti par le deuxième amendement de la Constitution, ni sur les armes semi-automatiques comme l’AR-15 utilisé par le tireur.
Lors d’un rassemblement samedi soir à Fort Lauderdale, en Floride, une survivante du massacre a dénoncé avec force les liens du président avec la NRA. "A tous les hommes politiques ayant reçu des dons de la NRA, honte à vous", a crié Emma Gonzalez, après avoir fustigé M. Trump pour avoir reçu le soutien financier du puissant groupe pendant la campagne présidentielle de 2016.
"Honte à vous", a repris en choeur la foule.
"Si le président me dit en face que c’était une terrible tragédie (…) et qu’on ne peut rien y faire, je lui demanderai combien il a touché de la National Rifle Association. Je le sais: 30 millions de dollars", a dit rageusement la jeune fille de 18 ans aux cheveux rasés.
"C’est ce que valent ces gens pour vous, M. Trump ?" a-t-elle lancé en comparant cette somme au nombre de victimes des fusillades qui ont ensanglanté le pays depuis le début de l’année.
"Le fait d’être autorisé à acheter des armes automatiques n’est pas une question politique, c’est une question de vie ou de mort", a affirmé plus tard à l’AFP la lycéenne.
Emma Gonzalez est en Terminale du lycée Marjory Stoneman Douglas, situé dans la ville voisine de Parkland. Elle était cachée dans l’amphithéâtre quand Nikolas Cruz a ouvert le feu dans les couloirs de l’établissement, faisant 17 morts dont une majorité d’adolescents, avant de s’enfuir en se mêlant à la foule. Le meurtrier a été arrêté une heure plus tard.