Sommet d’Accra: La CEDEAO demande un calendrier rapide pour le retour à l’ordre constitutionnel au Burkina
L’organisation régionale a en revanche décidé de maintenir ses sanctions contre le Mali et la Guinée, deux pays où des militaires ont également pris le pouvoir par la force, en 2020 et 2021.
Réunis en sommet à Accra, les chefs d’Etats ouest-africains ont demandé « l’élaboration rapide d’un chronogramme (calendrier, ndlr) raisonnable pour le retour à l’ordre constitutionnel » au Burkina Faso, a déclaré lors d’une conférence de presse, le président de la Commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou.
Aucune nouvelle sanction n’a été prise contre ce pays qui avait été suspendu vendredi des instances de l’organisation régionale.
« La résurgence des coups d’Etat dans notre région est un sujet de grave préoccupation. Cette évolution remet en cause le mode de vie démocratique qu’on a choisi », a dit le président ghanéen Nana Akufo-Addo, en ouvrant le sommet, appelant la CEDEAO à « rester ferme ».
Mais pour le président sénégalais, Macky Sall, qui participe à ce sommet, « il nous faut réfléchir sur ces coups d’Etat malgré les sanctions que nous prenons ».
Présent au sommet, le représentant spécial de l’ONU en Afrique de l’Ouest et au Sahel (Unowas), Mahamat Saleh Annadif, « a souligné l’importance de coordonner davantage les efforts de la CEDEAO, l’Union africaine, et les Nations unies pour assurer une transition rapide » au Burkina, indique un communiqué.
Deux missions de la CEDEAO, l’une militaire, l’autre ministérielle, se sont rendues à Ouagadougou ces derniers jours.
A Accra, les chefs d’Etat ont entendu le compte-rendu des participants à ces missions qui avaient rencontré le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Après ces rencontres, la ministre des Affaires étrangères du Ghana, Shirley Ayorkor Botchwey, avait parlé lundi de « discussions franches » et trouvé l’autorité « très ouverte aux suggestions et aux propositions » de la CEDEAO.
Avec d’autres membres de la délégation, elle avait pu rencontrer le président renversé Roch Marc Christian Kaboré, placé en résidence surveillée et qui, avaient-ils dit, va « très bien ».
La CEDEAO a réitéré jeudi sa demande d’une « libération immédiate » de M. Kaboré.
« Sur le Mali, les chefs d’Etats ont noté que la dernière proposition des autorités était une transition de 5 ans. Nous avons déjà dit que c’est inacceptable. Nous attendons un autre calendrier raisonnable », pour alléger les sanctions, a déclaré M. Kassi Brou.
Concernant la Guinée, « notre message est clair », a dit M. Kassi Brou : « un chronogramme devant conduire aux élections est attendu avant de parler d’allégement de sanctions ».