Le président de la République adressait de Guyane ses voeux aux départements et territoires français d’Outre-mer (Dom-Tom), où les étrangers représentent plus du tiers de la population.
"Nous formons une nation qui se reconnaît dans des valeurs communes, dans une histoire partagée, dans une communauté de destin", a-t-il déclaré devant quelque 1.200 personnes.
"Je me suis opposé à l’idée d’accorder le droit de vote aux étrangers non-communautaires, même pour les élections locales", a-t-il rappelé.
Il faisait allusion à la bataille lancée l’automne dernier par la nouvelle majorité sénatoriale de gauche, pour tenter de faire voter un texte en ce sens, déjà adopté par l’Assemblée nationale en 2000 sous le gouvernement du Premier ministre socialiste Lionel Jospin.
Le chef de l’Etat s’est demandé si ceux qui défendent cette proposition avaient "bien mesuré" ses conséquences en Guyane, à Mayotte ou à Saint-Martin, où les étrangers constituent respectivement 37%, 40% et 36% de la population.
Il a également cité le cas de la Nouvelle-Calédonie, où la question de la composition du corps électoral est hautement sensible dans une société à l’équilibre fragile entre partisans du maintien dans la République française et indépendantistes.
"J’aimerais que tous les responsables politiques, quand ils parlent de la République française, n’oublient pas que la République française c’est la métropole et les départements et collectivités d’Outre-mer", a ajouté le chef de l’Etat.
En 2005, Nicolas Sarkozy avait jugé utile un débat sur le droit de vote des étrangers non européens en France. "En ce qui me concerne, j’y suis favorable", avait-il déclaré sur France 2, alors que Jacques Chirac était président de la République.