Sahara : la presse s’oppose unanimement à l’avant projet américain en tirant la sonnette d’alarme

Alors que le Conseil de sécurité de l’ONU va se réunir autour de l’avant projet américain tendant à élargir le mandat de Mission de l’ONU au Sahara (MINURSO), la presse marocaine a unanimement rejeté lundi ce texte, se demandant quelle mouche a donc piqué son auteur au moment où le Maroc œuvre pour trouver un règlement pacifique et consensuel à la question du Sahara créé artificiellement par Alger.

Le Maroc a été « prompt, fort et unanime » pour rejeter cette proposition et s’opposer à ces « égarements qui tentent de porter atteinte à sa souveraineté » écrit unanimement la presse marocaine, en référence à la campagne offensive menée par « l’ensemble des Marocains pour contrecarrer ce projet ».

Le journal Libération, organe de l’Union socialiste des forces populaire (USFP, opposition) rapporte l’intervention qu’a faite vendredi ce parti devant le parlement à l’occasion de l’examen de cette question.

« L’USFP y a condamné l’approche de deux poids deux mesures », en référence à ce que le Maroc a été de tous les temps un allié fidèle aux Etats-Unis et au projet visant à confier à la MINURSO un droit de regard sur les droits de l’Homme au Sahara, une « région marocaine ».

Lors de son intervention devant les commissions des affaires étrangères des Chambres des représentants et des conseillers, vendredi dernier, le président du groupe socialiste à la 1ère Chambre, Ahmed Zaidi a déclaré devant les députés: "J’aimerais bien dire à nos amis américains que le Maroc n’accepte pas l’amalgame entre la question des droits de l’Homme et un conflit artificiel. Les Américains doivent savoir que la tentative de dénaturer la mission de la Minurso et d’élargir le cadre de son action pour y inclure la surveillance des droits de l’Homme risque de démanteler des siècles de coopération et de relations bilatérales, et des années de partenariat politique, économique, stratégique et militaire, dont le premier bénéficiaire a été les Etats-Unis au détriment du Maroc ».

De son côté, L’Opinion, organe de l’Istiqlal (nationaliste, progouvernemental) estime que « le projet américain est loin de faire l’unanimité dans les milieux politiques américains et des pays influents sur la scène internationale ».

Le journal affirme que « quels que soient les motifs de la présentation de ce projet, ces velléités tourneront court et deux choses finiront immanquablement par se produire: Primo: la raison et le bon sens finiront par prévaloir sur l’irresponsabilité et les manœuvres et l’illégalité, la proposition américaine n’étant ni pertinente ni viable. Secundo: Cette proposition, concoctée dans le désert de la politique est un vent de sable qui tombera dans l’espace de la démocratie marocaine et où les forces s’épuiseront ».

Massae, quotidien indépendant, note que le Maroc « hausse le ton et menace de reconsidérer sa position concernant le processus politique pour le règlement de ce conflit ».

Al Ahdat Al Maghribia, autre journal indépendant, « L’optimisme marocain est soutenu par les positions de membres du Conseil de sécurité ». Il cite le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliot qui a réaffirmé, vendredi, le soutien de son pays au plan marocain d’autonomie pour le règlement de la question du Sahara, saluant les "importantes avancées" réalisées par le Maroc en matière de promotion et de respect des droits de l’Homme.
Al Ahdat rapporte des indications de son confrère El Pais qui a écrit samedi sur son site internet que l’Espagne, membre du groupe des Amis du Sahara, considère "non viable" la proposition américaine visant à élargir le mandat de la Minurso pour englober la surveillance des droits de l’homme au Sahara.

Enfin, le journal Attajdid, porte-parole du parti islamiste au pouvoir Justice et Développement (PJD du chef de gouvernement Abdelillah Benkirane, reste optimiste tout en mettant en garde contre l’éventuel arrêt du processus de négociation ainsi que la stabilité et la sécurité dans toute la région.
« La rapidité de la réaction marocaine, la campagne diplomatique intense menée par le Royaume et le changement de ton diplomatique du côté marocain en matière de négociations en endossant la responsabilité de la sécurité et de la stabilité de la région au Conseil de sécurité (…) et de suspension du processus de règlement en cours de la question du Sahara, sont à même de faire échouer l’adoption de ce projet car la sensibilité de la région et les défis sécuritaires auxquels elle fait face ne permettront pas l’arrêt du processus de règlement de ce conflit factice ».

Par Mohamed Chakir

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