Sahara : l’ONU prône de nouveau la recherche d’une solution politique juste et mutuellement acceptable

Les Nations Unies ont, dans le dernier rapport sur le Sahara, écarté de nouveau l’option d’un référendum sur le Sahara et réaffirmé l’attachement aux résolutions du Conseil de Sécurité qui prônent la recherche d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable au différend artificiel autour du Sahara marocain.

Dans ce rapport, publié cette semaine, le Secrétaire général de l’ONU rappelle la mission de la MINURSO qui est d’abord, un "élément de stabilisation" et un "mécanisme de soutien de la mise en oeuvre des résolutions successives" du Conseil de sécurité.

En écartant toute référence à l’option référendaire, "cela signifie que les Nations Unies sont conscientes que le référendum est une option révolue", a déclaré à la MAP, un diplomate africain qui a rappelé, à cet égard, la conclusion à laquelle était parvenue l’ancien Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Peter Van Walsum, selon laquelle un "Etat indépendant au Sahara" n’était pas un objectif accessible et souligné le caractère "réaliste et crédible" du plan d’autonomie marocain.

En plus de son plan d’autonomie, le Maroc dispose "d’atouts solides" à commencer par les "réformes institutionnelles mises en place et les progrès en matière des droits de l’Homme qui sont indiscutables", a par ailleurs souligné une source onusienne.

Des atouts que ne manquera pas de souligner le Secrétaire général dans son rapport annuel, particulièrement les initiatives prises par le Maroc en matière des droits de l’Homme et "la mise en place d’un Conseil national des droits de l’homme (CNDH)", avec des antennes à Laâyoune et Dakhla, dans le cadre des réformes entreprises par le Roi Mohammed VI.

Le rapport revient également sur la nouvelle Constitution adoptée par référendum en juillet dernier, précisant que le texte de Loi fondamentale contient des éléments relatifs "à la régionalisation et au plan d’autonomie" sur le Sahara. Ce scrutin tout comme les élections législatives qui ont suivi en novembre, ont "été menés dans des conditions pacifiques" au Sahara, lit-on dans ce document qui rappelle également que lors du 12 ème anniversaire de la fête du Trône, de même que lors de la célébration du 36ème anniversaire de la Marche Verte en novembre dernier, le Roi Mohammed VI s’est prononcé en "faveur de la régionalisation et du plan d’autonomie et plaidé pour le retour" des séquestrés de Tindouf, lesquels n’ont jusqu’à présent pas eu droit à un recensement, une obligation juridique au regard du droit international, estiment plusieurs observateurs et pour laquelle le SG de l’ONU, insiste pour la 3ème année consécutive.

En effet, le rapport soumis aux quinze Etats membres en prévision de la prorogation du mandat de la MINURSO, la fin du mois courant, souligne qu’en vertu des recommandations contenues dans le rapport du SG de l’ONU du 6 avril 2010 et de la résolution 1979 (2011) du Conseil de sécurité demandant au Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) de maintenir sa considération de l’enregistrement des populations dans les camps, conformément à son mandat et principes, le HCR a continué son dialogue avec le pays hô te, en l’ occurrence l’Algérie.

Pour l’ancien représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Erik Jensen, "le Haut-commissariat aux Réfugiés n’a jamais été autorisé à effectuer le recensement d’usage des populations très dépendantes de l’assistance humanitaire".

"Nous sommes parfaitement conscients du danger potentiel auxquels sont exposées les populations privées de conditions décentes de vie et sans aucun espoir d’aspirer à un avenir meilleur", a mis en garde ce fin connaisseur du dossier qui a exercé dans la région de 1993 à 1998 et qui préfère plaider en faveur "d’actions réalistes".

"Une région dont le tiers de la population a moins de 15 ans et qui, si elle est désabusée et frustrée, peut constituer un terreau fertile pour les extrémistes", a averti M. Jensen, faisant observer que "le désert, avec une faible densité et des frontières poreuses et incontrô lables, offre une large étendue pour tout genre d’action".

Les récents évènements dans la région lui donnent raison et Ban Ki-moon, lui-même, a fait part de sa grave "préoccupation" de la situation sécuritaire précaire dans la région du Sahel, notamment dans des rapports qui évoquent la "recrudescence des activités" d’Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI).

Les récents enlèvements d’occidentaux notamment à l’intérieur des camps de Tindouf et dont la complicité d’éléments du polisario y est maintenant établie, ainsi que les incursions dans des Etats souverains confirment cette réalité inquiétante.

Le Chef de l’ONU a fait part, dans ce contexte, de sa "vive préoccupation concernant la détérioration de la situation sécuritaire dans la région du Sahel, relevant notamment les "lacunes dans la coordination en matière de sécurité régionale".

Et l’enlèvement des trois humanitaires européens "un Italien et deux Espagnols, kidnappés près de Tindouf, en Algérie", et qui pour l’heure "n’ont pas encore été libérés", comme le rappelle M. Ban dans son rapport, "tout en appelant à leur "libération immédiate et inconditionnelle", renseigne sur les dangers qui guettent la région.

Or, le Maroc, poursuit cette source onusienne, n’a eu de cesse d’alerter la communauté internationale depuis des années sur "l’émergence de ces dangers et leur gravité pour la stabilité" de la région tout entière et sur la "nécessité de conjuguer" les efforts pour y faire face.

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