Parade militaire à Bagdad pour fêter la victoire sur l’EI

Les différents corps de l’armée irakienne ont défilé dimanche à Bagdad pour fêter la victoire militaire contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), annoncée par le Premier ministre Haider al-Abadi.

La parade militaire a eu lieu sur la place du monument au soldat inconnu, dans la Zone verte, secteur ultra-protégé de la capitale où se trouvent les principaux ministères et les ambassades, selon des participants. Des hélicoptères et des avions de combat ont survolé le ciel.

Au début du défilé, le Premier ministre Abadi a salué dans la tribune les familles des "martyrs", ces membres des forces armées tombés au combat contre les jihadistes. Des femmes vêtues d’abayas noires étaient présentes avec leurs enfants et certaines arboraient les photos de leurs proches décédés.

Samedi, M. Abadi avait annoncé la victoire sur l’EI qui avait menacé en 2014 l’existence même de l’État irakien en s’emparant du tiers de son territoire.

Dans un communiqué, le général américain qui dirige la coalition internationale luttant contre l’EI a félicité le gouvernement irakien, mais a souligné que "beaucoup de travail reste à faire".

"Nous continuerons à travailler avec nos partenaires irakiens pour assurer une défaite sur le long terme et empêcher (l’EI) de pouvoir menacer la civilisation au niveau régional et global", a déclaré le général Paul Funk.

L’Arabie saoudite, une des puissances du Moyen-Orient, a félicité l’Irak. "La fin de la guerre (…) est une grande victoire contre le terrorisme", a déclaré le ministère des Affaires étrangères cité par l’agence de presse officielle SPA.

Dans un discours solennel devant le ministère de la Défense à Bagdad, le Premier ministre irakien a annoncé que la prochaine bataille serait la lutte contre la corruption, véritable cancer qui obère le développement du pays.

Dimanche a été déclaré jour férié pour "célébrer la victoire", selon un communiqué officiel. Les festivités devaient se poursuivre à travers l’Irak, à l’exception du Kurdistan, car les autorités de la région autonome ont reproché à M. Abadi de ne pas avoir mentionné les "sacrifices" consentis par les peshmergas, les combattants kurdes, dans la bataille antijihadistes.

"C’est une victoire et une fête pour tous les Irakiens, mais en dépit de cette victoire finale, nous devons rester sur le qui-vive", a souligné le Premier ministre, également commandant en chef des forces armées.

Des petits rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes d’Irak, comme à Mossoul, deuxième ville du pays dont la reconquête en juillet a été le point culminant de la guerre contre l’EI, et à Bagdad. Les gens sont sortis dans les rues en criant "Irak, Irak" et ont entonné des chansons nationalistes.

La défaite militaire de l’EI en Irak, facilitée par l’appui crucial de la coalition internationale dirigée par les États-Unis, marque un tournant dans la lutte lancée il y a trois ans pour en finir avec cette organisation jihadiste responsable de massacres, d’exactions et d’attentats.

Mais selon les experts, si l’EI a perdu son "califat" proclamé en 2014 à cheval sur l’Irak et la Syrie, il possède des cellules qui peuvent agir et faire couler le sang.

Pour l’expert des mouvements jihadistes, Hicham al-Hachemi, "si l’EI ne contrôle plus à proprement parler un centimètre carré du territoire irakien, il possède encore des caches et des dépôts d’armes" en Irak. (afp)

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