Maroc: la coalition « Printemps de la Dignité » appelle à la décriminalisation de l’avortement médical

La coalition « Printemps de la Dignité » a appelé, vendredi à Rabat, à la décriminalisation de l’avortement médical et à mettre un terme aux incidents tragiques liés à l’avortement clandestin et risqué.

Lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation d’une note sur le thème de l’avortement, la coalition associative a indiqué qu’il existe un besoin sociétal pressant n’admettant pas un atermoiement et destiné à décriminaliser l’avortement médical et le respect des engagements internationaux du Maroc, notamment la Convention pour l’élimination de toutes les discriminations à l’égard de la femme et la Déclaration de Pékin (1995).

La coalition a toutefois mis en avant la dynamique participative concernant le dossier de l’avortement enclenchée à l’initiative du Roi Mohammed VI en chargeant le ministre de la Justice et des Libertés, le ministre des Habous et des affaires islamiques ainsi que le président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), d’organiser des rencontres de concertation avec les différentes parties concernées et de présenter leurs propositions en la matière.

Le cadre réglementaire de l’avortement requiert l’adoption d’une approche respectant les droits de la femme et de l’enfant conformément aux lois internationales, a souligné la coalition, estimant que "la femme est propriétaire de son corps et personne n’a le droit de prendre une décision y afférente à sa place ou de manipuler son corps contre son gré". La décision de la maternité, du moment de la grossesse, du nombre d’enfants ainsi que de la durée séparant chaque grossesse revient à la femme elle-même, a relevé la coalition, précisant que la criminalisation de l’arrêt de grossesse constitue une violation de ces droits et du sacralité du corps féminin, outre une consécration de la discrimination et une sorte de violence à l’égard de la femme.

Le droit de la femme à l’arrêt volontaire de la grossesse sous supervision médicale nécessite une reconnaissance juridique à chaque fois que cette grossesse présente des dangers sur sa santé physique psychique, mentale ou encore sociale relève encore le "Printemps de la Dignité", ajoutant que l’avortement médical se doit d’être intégré parmi les services de la santé publique, tout en y facilitant l’accès gratuitement et le l’intégrer parmi la politique d’accouchement.

S’agissant des dispositions du droit pénal relatives à l’avortement, la coalition n’a pas manqué de souligner que le droit pénal marocain ne rime plus avec la Constitution de 2011, et se trouve dépassé par la réalité, sans pouvoir répondre, de manière complète, aux droits de la femme à la santé et à l’accouchement à travers son traitement "irréel et contre les droits" de l’avortement et la criminalisation de ce dernier de manière presque absolue.

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