Marine Le Pen se pose en « candidate du peuple » pour 2017

Marine Le Pen, présidente du Front national, s’est posée en « candidate du peuple » à la présidentielle, dimanche en clôture de ses « Estivales » à Fréjus, avec comme slogan de campagne, « au nom du peuple ».

Source AFP

"C’est en candidate du peuple que je me présente devant vous" a lancé Marine Le Pen devant plus de 3.000 personnes (6.500 selon le FN) et de nombreux drapeaux tricolores.

Après six premiers mois en 2016 vissée à l’objectif de "la France apaisée", la dirigeante frontiste a dévoilé son slogan en vue de 2017, "Au nom du peuple", qui figurait derrière elle sur l’estrade.

"Tout au nom du peuple français. Rien sans lui, rien contre lui", a-t-elle encore lancé, acclamée par des "Marine présidente!" ou des "On est chez nous!".

Ce slogan devrait être le mot d’ordre de toute la campagne. "On ne s’interdit aucun complément mais oui ce sera jusqu’au bout, car c’est un parfait condensé de notre combat", a déclaré à l’AFP Florian Philippot, un des vice-présidents du FN.

Dans son discours d’environ une heure dans un ancien hangar aéronaval de la ville romaine accueillant depuis samedi matin plusieurs milliers de ses militants, Marine Le Pen n’a pas eu un mot sur son parti, le Front national. "Françaises, Français", a-t-elle commencé son discours.

Aucune attaque directe non plus contre ses rivaux.

Les autres frontistes ont, eux, mené la charge en journée. Sa nièce, la députée Marion Maréchal-Le Pen, a ainsi ironisé sur Les Républicains qui organiseraient un "Concours Lépine des mesures sécuritaires. Cest à qui sera le plus +lepéno+ des +lepénistes+."

— Appel au "protectionnisme intelligent" —

La candidate à la présidentielle a dressé comme à son habitude un tableau dramatique de la situation de la France comme d’un pays enchaîné, où la démocratie a disparu et sous la coupe de maîtres extérieurs: "Bruxelles, Berlin, Washington…".

Outre la menace des terroristes, qui sont "autre chose que des criminels (…), des ennemis (…) venus de l’extérieur", plusieurs éléments abîment la France, la perte d’identité et les attaques du "système" contre les "petits Français", selon la dirigeante d’extrême droite. "De la Bretagne à la Corse et de Lille à Strasbourg, des Français regardent autour d’eux et se disent : +Où suis-je ?+".

Elle a eu des tonalités différentialistes pour évoquer "ces peuples dont la croyance, les moeurs, les pratiques ne sont pas les nôtres, qui n’ont pas vocation à être en France, mais que nous n’avons ni droit ni raison de critiquer chez eux, dans leur terre et dans leur histoire". "Oui au multiculturalisme au niveau de la planète, non au multiculturalisme dans un seul pays", s’est-elle exclamée.

Cette phrase faisait écho à une déclaration de sa campagne pour les municipales de 2014: "Quand je vais à Rabat, je suis heureuse d’être à Rabat, heureuse de voir leur mode de vie avec leur culture, leurs couleurs, leur alimentation, leur identité. Quand je suis à Beaucaire, j’ai pas envie d’avoir le sentiment d’être à Rabat".

Pour vanter la "liberté" que la France doit s’employer à retrouver, Marine Le Pen a par ailleurs fait référence dimanche au général de Gaulle, glorifiant la "France libre" qui ne serait, selon elle, qu’un souvenir.

Au chapitre économique et social, "tout n’est pas à vendre (…), nos vies ne s’achètent pas", a-t-elle lancé, entre évocation du "capitalisme national" comme moteur de l’économie française et appel au nécessaire "protectionnisme intelligent" et au "patriotisme économique". La présidente du FN s’est ainsi désolée de la possible fermeture d’Alstom à Belfort.

Sa véritable campagne présidentielle ne commencera que mi-février, faute d’ici la fin des primaires d’adversaires connus de gauche ou des Républicains. La présidente du FN organisera jeudi une première convention à Paris, sur l’éducation.

Aux sondages lui prédisant une défaite en mai face à un candidat de droite, elle a répondu par une formule qui ne dépareillerait pas dans un discours d’entre deux-tours: "Au-delà de nos différences, de nos histoires personnelles et de nos préférences partisanes, des formules et des politiques, nous avons la France en commun

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