Le Maroc s’impose au sud de la Méditerranée comme le chef de file de l’Islam du juste milieu dans la lutte contre le terrorisme (Charles Saint-Prot)
Le Maroc s’impose comme une puissance diplomatique incontournable au sud de la Méditerranée et le chef de file de l’Islam du juste milieu dans la lutte contre les charlatans, les fanatiques et les terroristes de divers groupes politico-religieux, a affirmé le Directeur général de l’Observatoire français d’études géopolitiques (OEG) Charles Saint-Prot, soulignant que le Royaume a su maintenir un cap précis pour poursuivre un développement global.
L’expert français souligne, à cet égard, que "le Maroc donne le rare exemple d’un Etat où le réformisme et la maîtrise du champ religieux par l’autorité légitime en l’occurrence le Roi – s’inscrivent dans une action déterminée contre les dérives sectaires et terroristes", faisant remarquer que la stratégie marocaine ayant pour objectif de prémunir l’Islam contre les différentes formes de déviance et de radicalisation revêt une portée dépassant largement les frontières du Royaume.
Sous le titre "La stratégie du Maroc contre l’extrémisme religieux", M. Saint-Prot revient sur l’annonce de la création de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains, "une instance, placée sous la présidence effective de SM le Roi Mohammed VI, destinée à unifier et coordonner les efforts des oulémas musulmans au Maroc et dans une trentaine d’Etats africains, en vue de faire connaître les valeurs de l’Islam du juste milieu et de les consolider", notant que le Maroc partage avec les pays africains la même doctrine malikite.
La création de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains doit se comprendre au regard de la priorité accordée par le Roi à deux dossiers prioritaires dont l’engagement du Commandeur des Croyants dans sa mission pour la protection de la foi et au service de la sécurité spirituelle des citoyens face aux dérives extrémistes et obscurantistes, explique-t-il. Cet engagement s’est déjà manifesté concrètement par de nombreuses initiatives visant à réformer le champ religieux notamment grâce à l’effort d’interprétation circonstancié (ijtihâd), à améliorer la formation des imams, notamment avec la création de l’institut de formation des Imams et de prédicatrices (morchidates) et à encourager les confréries soufies qui sont des remparts contre le fanatisme, l’intolérance et les idéologies importées, a précisé le DG de l’OEG.
Le second dossier est celui de la grande politique africaine du Souverain qui ne cesse de renforcer de la relation particulière entre le Royaume et l’Afrique sub-saharienne, a poursuivi M. Saint-Prot, ajoutant que sur ce point la politique religieuse occupe une place de choix avec la construction de mosquées dans ces pays, la présence régulière d’oulémas africains aux causeries religieuses du Ramadan, la création de la Ligue des Oulémas du Maroc et du Sénégal, la mise en place de l’Institut des études africaines, l’organisation de conférences sur les tariqas soufies et la formation des imams africains.
La Fondation vise donc à consolider les liens religieux et culturels qui unissent le Maroc à de nombreux pays d’Afrique, a noté l’expert français, précisant qu’eu égard aux impératifs liés à la situation actuelle, elle tend à créer un cadre de coopération entre les ouléma du Maroc et ceux des pays africains afin de préserver la religion contre les déviations et l’extrémisme qui constituent une menace pour la stabilité doctrinale, cultuelle et spirituelle.
"Ainsi, tout en ayant une expertise reconnue et une action efficace dans le domaine sécuritaire – le Maroc promeut une politique déterminée en faveur de la lutte contre l’ignorance et de l’encadrement du champ religieux", a affirmé M. Saint-Prot, expliquant que dans ces conditions, il apparait bien comme le meilleur rempart contre l’extrémisme et le péril terroriste.
"C’est dire le rôle essentiel et irremplaçable- du Royaume chérifien pour l’équilibre géopolitique dans le monde arabe et en Afrique. C’est aussi ce qui en fait le partenaire privilégié et stratégique des pays du nord de la Méditerranée, à commencer par la France", a conclu M. Saint-Prot.