La Louisiane et le Texas dans l’attente de Laura, ouragan « extrêmement dangereux »
Les habitants de la Louisiane et du sud du Texas se préparaient mercredi à affronter l’ouragan monstre Laura, considéré par les météorologues comme « extrêmement dangereux », puisqu’il s’approche de la catégorie 5, la plus haute sur l’échelle d’intensité.
Charriant des vents soufflant jusqu’à 240 km/h, il pourrait provoquer une montée des eaux « mortelle » et potentiellement « catastrophique », des vents extrêmes, ainsi que des « crues soudaines », a alerté le Centre national des ouragans (NHC).
Laura devrait toucher terre mercredi soir ou tôt jeudi matin. S’il garde cette puissance en abordant les côtes, l’ouragan Laura s’inscrira parmi les 13 tempêtes les plus fortes ayant frappé les Etats-Unis. Le NHC précise toutefois que le système devrait s’affaiblir rapidement en entrant dans les terres.
« L’ouragan Laura est très dangereux et s’intensifie rapidement. Ecoutez les responsables locaux. Nous sommes avec vous! », a tweeté le président Donald Trump.
Le vice-président Mike Pence, s’exprimant au cours de la convention républicaine, a exhorté les personnes concernées à « tenir compte des autorités nationales et locales ».
« Mes prières sont avec vous ce soir. Notre gouvernement travaille en étroite collaboration avec les autorités des États qui seront touchés », a-t-il ajouté.
La Garde nationale a annoncé qu’elle avait mobilisé plus d’un millier de membres au Texas pour aider à répondre aux besoins, dont 20 avions et plus de 15 équipes chargées d’organiser des abris.
L’oeil de l’ouragan se trouvait à 02H00 GMT à 145 km au sud de la ville côtière de Lake Charles, en Louisiane, connue pour ses grands centres de raffinage de pétrole. Ses habitants ont embarqué à bord d’autocars après avoir reçu un ordre d’évacuation obligatoire en raison du risque d’inondations.
« On pensait essayer de surmonter (la tempête) à la maison, mais on a entendu que ça allait être trop puissant », a indiqué à l’AFP Jimmy Ray, chargé de plusieurs sacs sur les épaules.
Une autre résidente de Lake Charles, Patricia Como, a expliqué que des membres de sa famille avaient décidé de rester, mais qu’elle ne prendrait personnellement pas ce risque.
« Je ne vais pas jouer à ça avec le bon Dieu », a-t-elle lancé.
La responsable de l’évacuation, Angela Jouett, a précisé que de nouveaux protocoles avaient dû être mis en place à cause de la pandémie de Covid-19.
« Les gens qui entrent se font asperger les mains de désinfectant », a déclaré la responsable. « On leur vérifie la température et on met tout le monde à distance de 2 m les uns des autres », a-t-elle assuré.
Parmi les villes potentiellement sur le passage du cyclone et placées sous ordre d’évacuation obligatoire se trouvaient Beaumont et Port Arthur, au Texas, qui ont déjà subi de lourds dommages à cause de l’ouragan Harvey il y a trois ans.
15 ans après Katrina
« Vous n’avez que quelques heures pour vous préparer et évacuer », a prévenu mercredi sur Twitter le gouverneur de Louisiane John Bel Edwards.
Son Etat reste traumatisé par Katrina, un ouragan de catégorie 5, la plus élevée, qui avait inondé 80% de la ville de La Nouvelle-Orléans et fait un millier de morts, il y a 15 ans presque jour pour jour.
Dans le Vieux carré français, le centre historique de La Nouvelle-Orléans vidé de ses touristes, des sacs de sable étaient empilés devant les pas-de-porte, et les fenêtres des bâtiments d’architecture coloniale étaient protégées par des panneaux de contreplaqué.
Ceux qui ont survécu à Katrina se souviennent qu' »on ne peut pas savoir » à quoi s’attendre, prévient Sonya McCuller, habitante de la ville.
Dans l’Etat voisin du Texas, déjà aux prises avec la pandémie de Covid-19, le gouverneur a exhorté les habitants à se mettre à l’abri. « Vos biens peuvent être remplacés, pas votre vie », a-t-il averti auprès de la chaîne Weather Channel.
Dans la ville de La Porte, près de Houston, les habitants s’assuraient d’avoir ce qu’il faut pour affronter la tempête.
« Je suis un peu stressé, mais je me dis aussi que je vais être en sécurité dans mon appartement », a témoigné à l’AFP Matthew Jones, 28 ans. « J’ai du pain, du salami, du beurre de cacahuètes, de la confiture, de l’eau et des snacks ».
A Galveston, site en 1900 d’un ouragan historique ayant fait entre 8.000 et 12.000 morts, les opérations d’évacuation des résidents s’intensifiaient et le district scolaire a annulé ses cours jusqu’à vendredi.
La saison des ouragans dans l’Atlantique, qui dure officiellement du 1er juin au 30 novembre, s’annonce particulièrement intense cette année. Le Centre national des ouragans s’attend à 25 dépressions. Laura est déjà la douzième. Elle a déjà provoqué d’importantes inondations en Haïti et en République Dominicaine entraînant la mort de 25 personnes.