L’Observatoire africain des migrations, qui sera basé au Maroc, a été présenté lors du sommet de l’UA
Cet observatoire dont la mise en place a été largement saluée par les chefs d’État africains après la présentation du Rapport du roi en tant que Leader de l’Union africaine sur la question de la migration, "aura pour mission de créer un narratif africain sur la migration, une vision africaine sur la migration en s’appuyant sur des centres de recherche et des organes de l’Union africaine", a déclaré à la presse M. Bourita.
"Cet organe est d’une importance particulière parce que toute la déformation de la migration africaine vient du fait que l’Afrique ne maîtrise pas encore la production des récits sur sa migration, ne maîtrise pas encore ses statistiques sur la migration ni ses études sur ce phénomène", a expliqué M. Bourita, en ajoutant que "tout ce que nous faisons aujourd’hui nous vient d’ailleurs et vient déformer et exagérer" la réalité sur le terrain.
Le rapport de SM le Roi Mohammed VI en tant que Leader de l’Union africaine sur la question de la migration, présenté aux chefs d’Etat africains est revenu cette année sur les fondamentaux de l’agenda africain pour la migration et le développement qui a été adopté à l’unanimité il y a un an à Addis-Abeba, a ajouté M. Bourita.
Dans ce rapport, le troisième du genre depuis la désignation du Souverain pour orienter et piloter la réflexion africaine sur cette thématique importante, SM le Roi a rappelé quelques réalités sur la migration africaine et montré qu’une grande partie de ce qui se dit sur la migration africaine est dénuée de tout fondement et que la perception de la migration africaine est déformée par des stéréotypes et des récits qui n’ont rien à voir avec la réalité du mouvement migratoire.
SM le Roi a également dénoncé les approches sécuritaires qui sont motivées par une exagération du phénomène du mouvement migratoire de l’Afrique vers l’Europe et par une instrumentalisation politicienne de ce phénomène dans certaines régions du monde, a souligné M. Bourita.
Le ministre a tenu à souligner que ce sommet de l’Union Africaine se tient dans un contexte très particulier marqué notamment par l’accélération du processus de réforme institutionnelle menée il y a deux ans pour renforcer la gouvernance institutionnelle au sein de l’organisation et pour injecter plus de professionnalisme et de rigueur dans les rapports et les délibérations des organes de l’Union Africaine.
Le sommet se tient également dans un contexte où il y a encore des zones de tension au sein du continent mais également des éléments d’espoirs comme ce qui s’est passé dans la Corne de l’Afrique avec les élections en RDC et au Madagascar et qui ont été des exemples de transition réussie dans plusieurs pays africains, a-t-il soutenu.