L’exposition «Abouab» de Tahar Benjelloun à Paris, un appel à la liberté et à la joie de vivre
Des portes qui s’ouvrent sur le ciel, sur la mer, sur le monde, autant d’ouvertures et d’espaces de liberté qui s’offrent aux visiteurs de l’exposition «Abouab» (Portes) de l’écrivain et désormais artiste peintre confirmé Tahar Benjelloun, accrochée aux cimaises de la galerie Patrice Trigano à Paris.
Ces portes, dômes, ouvertures sur le ciel ou sur la mer que nous n’avons pas à Fès, me hantent depuis longtemps, confie à ce propos Tahar Benjelloun pour qui la peinture est avant tout un exercice de liberté.
« Peut-être le fait d’avoir été privé de liberté à vingt ans s’exprime aujourd’hui dans l’obsession de ces portes qui s’ouvrent à mon imaginaire pour atteindre la liberté», écrit-il dans le catalogue conçu à l’occasion de cette exposition, qui se poursuivra jusqu’au 25 novembre.
Colorée et lumineuse, à l’instar de l’exposition «J’essaie de peindre la lumière du monde», qu’abrite jusqu’au 07 janvier le siège de l’Institut du Monde Arabe (IMA) à Paris, la collection «Abouab» laisse transparaître effectivement joie de vivre et plénitude.
Comme l’a si bien dit le peintre Claude Mollard, qui a préfacé le catalogue de l’exposition, la peinture de Tahar Benjelloun montre le côté joyeux de son énergie poétique dont il a écrit le côté plus obscur.
Pour Mollard, l’exercice de la peinture est sans doute pour Tahar Benjelloun moins une quête de sens qu’une aide à en supporter les affres de la recherche et de la difficile expression écrite.
Récemment encore, à l’occasion du vernissage de l’exposition «J’essaie de peindre la lumière du monde», Benjelloun avait déclaré dans un entretien à la MAP qu’ «il y a la douleur du monde et il y a la lumière du monde et moi je passe de la douleur à la lumière».
«Je transporte la lumière du Maroc partout et j’essaie aussi de la donner un peu», a-t-il dit.
«Mon pays est ma source d’inspiration», a souligné Benjelloun en affirmant donner du Maroc «l’aspect le plus gai, le plus joyeux et le plus lumineux». «Il existe une joie de vivre au Maroc et les gens arrivent à dépasser les difficultés de la vie en étant plus optimistes », a-t-il relevé.
« Il y a chez certaines personnes une lumière et une grâce qui font oublier les tragédies commises par +les salauds+. Alors ma peinture est certainement née, suscitée voire imposée par ces êtres solaires », a observé Benjelloun.
En tout cas, cette joie de vivre est bien présente dans ses œuvres, qui sont aussi truffées de lettres et accompagnées de poèmes, une manière de rappeler le monde d’où il vient.