G20 : il faut « plus d’efforts » pour davantage de croissance (Jack Lew)

Le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew, a appelé vendredi à faire « plus d’efforts » pour stimuler la croissance mondiale atone, à la veille d’une rencontre des ministres des Finances du G20 à Cairns, en Australie, consacrée en partie à ce problème.

"Les Etats-Unis continuent d’être une source importante pour l’économie mondiale", a déclaré M. Lew, souligant que le taux de chômage dans son pays était au plus bas depuis six ans, avec 10 millions d’emplois créés par le secteur privé au cours des 54 derniers mois. "Dans l’ensemble, l’économie mondiale continue d’avoir des performances insuffisantes. Cela vaut surtout pour la zone euro et le Japon, alors que certaines économies émergentes ralentissent aussi", a estimé le responsable américain.

La situation économique s’est en effet détériorée ces derniers mois, compromettant quelque peu l’objectif de croissance annoncé par les ministres des Finances du G20 lors d’une précédente réunion en février à Sydney, l’Australie assurant la présidence tournante de cette organisation. Les grands argentiers s’étaient alors fixés comme objectif d’augmenter la valeur du Produit intérieur brut (PIB) des pays du G20 de 2% supplémentaires d’ici à 2019, ce qui signifie accroître le PIB mondial de plus de 2.000 milliards de dollars.

Aux yeux du secrétaire américain au Trésor, "il est nécessaire de faire plus d’efforts pour arriver à une croissance plus rapide et plus équilibrée pour accroître la demande, en particulier dans les pays en excédent, et de promouvoir l’emploi". "Une partie de ce programme de croissance est centré sur l’investissement et les infrastructures. Nous considérons l’investissement, à la fois public et privé, comme une clé pour doper la croissance", a-t-il encore dit.

Pour sa part, le Trésorier australien Joe Hockey, qui va présider la réunion de Cairns samedi et dimanche, a indiqué que les pays participants avaient effectué plus de 900 propositions pour atteindre l’objectif de croissance dans les cinq prochaines années. "Je pense que la contribution de ces pays est extrêmement importante, et que les infrastructures constituent une partie essentielle de ce programme", a ajouté le Trésorier australien, équivalent d’un ministre de l’Economie et des Finances.

Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a de son côté accueilli avec satisfaction la volonté du G20 de se focaliser sur le croissance, tout en mettant en garde contre certains risques. "C’est encore une année décevante. A un moment, nos prévisions de croissance mondiale allaient jusqu’à 3,2%, et maintenant elles sont autour de 2,7%", a-t-il déclaré lors d’un forum à Sydney. "Dans ce contexte, nous sommes très reconnaissants que les dirigeants australiens mettent l’accent sur la croissance" lors du G20 de Cairns, a-t-il souligné. Mais la croissance économique fait face à "plusieurs risques", a-t-il dit en citant en particulier "des pays émergents très préoccupés par la politique monétaire des Etats-Unis" qui vont continuer de réduire leur soutien à l’économie.

En amont de la réunion de Cairns, le Fonds monétaire international (FMI) a réclamé des pays du G20 des "mesures décisives" pour parvenir à "une croissance plus forte et plus équilibrée", citant par exemple, pour ceux qui le peuvent, une augmentation des dépenses publiques consacrées aux infrastructures.

Le FMI avait prévenu fin juillet que les objectifs de croissance des pays du G20 pourraient être minés par la hausse des taux d’intérêt et le ralentissement des économies émergentes.

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