Exclusif- Leila Aichi accuse Bariza Khiari d’être derrière la cabale contre elle

Leila Aichi, candidate Modem aux législatives dans la 9ème circonscription des Français établis à l’étranger, a ouvertement attaqué la sénatrice de Paris Bariza Khiari l’accusant de « téléguider » la cabale contre elle. « C’est Bariza Khiari qui téléguide la campagne contre moi. C’est une question d’influence et de lutte politique », a déclaré Mme Leila Aichi dans un entretien avec Atlasinfo.

Propos recueillis par Hasna Daoudi

Française d’origine algérienne , Mme Khiari, figure respectée du microsome politique français de gauche comme de droite, a été un soutien de la première heure à Emmanuel Macron et comptait parmi les premiers qui ont rejoint le mouvement crée par le président élu.

« Je vous dis que c’est elle qui est derrière tout cela. Il y a une lutte de pouvoir. C’est Bariza qui téléguide la campagne contre moi. Elle dit que nous sommes proches mais c’est pour mieux me fracasser derrière », s’est emportée la Sénatrice de Paris dont l’investiture a soulevé un tollé et une levée de boucliers parmi les Marocains et les binationaux en France et au Maroc pour son tropisme pro-Polisario.

Interrogée sur le retrait hier de son nom de la liste des candidats investis par « La République en marche (LREM). Le parti du président Macron a choisi en effet de se retirer de la course dans la 9ème circonscription après plusieurs jours de grosse polémique autour de l’investiture de Leila Aïch. L’élue Modem élude et renvoie à un « bug », mettant ses mésaventures sur le dos de Mme Khiari.

« C’est un bug, une tambouille politique et une manœuvre politique interne d’En marche », dit-elle, indiquant que son dossier a été déposé sous l’étiquette de LREM auprès du ministère de l’Intérieur. les validations étant closes vendredi dernier pour les circonscriptions à l’étranger, LREM n’avait d’autres choix que de retirer son soutien et le nom de Mme Aichi de la liste des candidats investis par le mouvement.

« Deal Macron-Bayrou »

« Je suis au Modem. François Bayrou a soutenu Macron qui était en grande faiblesse. Il était troisième ou quatrième dans les intentions de vote. La politique, c’est un deal », a poursuivi Leila Aichi.

Et de souligner que « Contrairement à ce qui a été dit, il y a eu un deal entre Macron et Bayrou pour des circonscriptions dont celle de la 9ème qui m’a été dealée toute de suite. Comme dans toute négociation, il y a certains qui sont tentés par un tour de passe-passe».

« Je vais faire campagne avec les comités et non contre les comités », avance-t-elle alors que les comités d’ « En marche » du Maroc, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et de Tunisie ont annoncé qu’ils ne feront pas campagne pour elle.

« Ceux qui manipulent et me calomnient, ce sont les personnes qui n’ont pas été investies », a-t-elle ajouté, précisant qu’elle compte entamer sa campagne au plus vite et se rendre notamment au Maghreb. Elle ajoute toutefois que «ce sont les comités qui doivent me dire quand ils souhaitent que je vienne », tout en prétendant en même temps que les comités la soutiennent.

Or, un communiqué signé aujourd’hui par les deux référents "REM" Côte d’Ivoire et Sénégal dément tout soutien. "La République En Marche a renoncé, mercredi, à présenter un candidat aux législatives dans la 9ème circonscription des Français de l’étranger, après une polémique interne au sujet de sa candidate investie, Leila Aïchi. Suite à cette décision, les comités REM en Côte d’Ivoire et au Sénégal ont décidé de suspendre leur campagne et de ne donner, à ce stade, aucune consigne de vote";

Position clivante sur le Sahara

Interrogée sur sa position clivante sur le Sahara et son soutien au Polisario, notamment en raison des propos qu’elle a tenus lors d’un colloque organisé au Sénat en 2013 sur le « Sahara occidental et les droits de l’homme » au cours duquel la candidate s’était "alarmée de l’indifférence internationale quant au sort réservé au peuple sahraoui", et avait dénoncé « l’occupation marocaine » ainsi que « l’alignement systématique de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental, et ce malgré les graves violations des droits de l’Homme constatées par les ONG humanitaires", Leila Aichi préféré crier au « procès à charge ».

« J’ai parrainé l’organisation de ce colloque au Sénat parce que j’étais sollicitée par des organisations. Je ne peux refuser et puis quand vous organisez un colloque, vous ne maîtrisez pas les gens qui rentrent », avance-t-elle tout en sachant toutes les mesures de sécurités strictes imposées pour y accéder au sénat. Des personnes intéressés par le colloque s’étaient d’ailleurs présentées et ont été refoulées par les organisateurs sous prétexte que leurs noms ne figuraient pas sur la liste des invités.

Invitée à clarifier ces propos sur « l’occupation marocaine », la candidate botte en touche et déclare : « Moi je me tiens sur les positions des Nations-Unies», arguant que dans son communiqué d’hier elle a indiqué aussi soutenir la position de la France mais sans mentionner le soutien de Paris au plan d’autonomie proposé par le Maroc.

Interrogée à ce sujet, Mme Aichi a répondu : « Je ne commente pas les positions du Maroc », avant d’ajouter que « Sauf erreur de ma part, le Maroc a réintégré l’Union africaine. Il me semble que la république arabe sahraouie en fait partie. De facto, le Maroc reconnait la rasd » .

Rappelant à Mme leila Aichi que la réintégration du Maroc au sein de l’UA n’est en rien une reconnaissance de la pseudo « rasd » et que 2/3 des membres de l’UA ne la reconnaissent pas non plus, tout comme la France d’ailleurs, la candidate élude encore et crie au « procès à charge » du fait qu’elle est « franco-algérienne».

A une question sur les graves atteintes et violations des droits de l’homme à Tindouf et la poursuite par la plus haute juridiction d’Espagne de trente responsables du Polisario, dont leur chef Brahim Ghali, pour « torture » et « génocide » partant du principe que Mme Aichi se dit très sensible à la question des droits humains, l’élue du MoDem a encore botté en touche. « Je ne peux pas m’occuper de la terre entière », a-t-elle dit !

27 candidats concourent pour cette circonscription (Afrique de l’Ouest et Maghreb) qui compte plus de 150.000 votants dont un tiers est au Maroc.

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