Angelina Jolie présente son film sur les Khmers rouges

Angelina Jolie a présenté samedi sur le site des célèbres temples d’Angkor son nouveau film consacré aux crimes perpétrés par les Khmers rouges au Cambodge, pays auquel elle est particulièrement attachée et dont est originaire son fils adoptif Maddox.

Le roi du Cambodge Norodom Sihamoni ainsi que des survivants du régime communiste faisaient partie des centaines de personnes invitées à l’avant-première de "D’abord ils ont tué mon père", réalisé par l’actrice et réalisatrice américaine.

Ce film est une adaptation du livre éponyme de la militante des droits de l’Homme Loung Ung dans lequel elle se souvient des horreurs vécues sous le régime des Khmers rouges, entre 1975 et 1979.

Loung Ung avait cinq ans lorsque les Khmers rouges, dirigés par Pol Pot, ont envahi Phnom Penh, plongeant sa famille dans la tourmente et l’envoyant dans un camp de travail, avant qu’elle ne puisse s’enfuir vers les Etats-Unis.

Sous le régime de Pol Pot, deux millions de Cambodgiens, soit un quart de la population, sont morts d’épuisement, de famine, ou à la suite de tortures et d’exécutions.

Des milliers de charniers ont été découverts après la chute des Khmers rouges, mus par une utopie marxiste qui prétendait défaire la société de la contrainte de l’argent et bannir la religion.

Lors d’une conférence de presse à Siem Reap, Angelina Jolie a affirmé que le Cambodge était sa "seconde patrie" et a dit avoir choisi d’adapter le livre de Loung Ung parce qu’elle voulait raconter la période des Khmers rouges "à travers le regard d’un enfant".

Elle a ajouté que ce film l’avait rapprochée de son fils adoptif, qui a visité en sa compagnie le complexe du temple d’Angkor vendredi.

‘Mieux connaitre mon fils’

Les six enfants de la star américaine, dont trois adoptés, se trouvaient aux côtés de leur mère lors d’une audience que lui a accordée le souverain Norodom Sihamoni avant la projection du film.

"Je voulais mettre l’accent non seulement sur la guerre, mais aussi sur l’amour de la famille et la beauté du pays, et je voulais en fait comprendre par quoi les parents biologiques de mon fils sont peut-être passés. Et je voulais mieux le connaître, mieux connaître son pays", a-t-elle ajouté.

"Le film reflète la brutalité des Khmers rouges", a affirmé à l’AFP Sin Chanchhaya, directeur du département du cinéma et de la diffusion culturelle cambodgienne.

"C’est une question très importante pour nous. Les Cambodgiens sont très intéressés (par le film)", a-t-il ajouté.

C’est le deuxième film que réalise Angelina Jolie sur un génocide, après "In The Land of Blood and Honey" ("Au pays du sang et du miel", 2011), l’histoire d’un amour détruit par la guerre en Bosnie.

L’actrice américaine, qui a obtenu la nationalité cambodgienne, a adopté en 2002 son premier enfant, Maddox, qui se trouvait dans un orphelinat de la province de Battambang (ouest).

La star avait déclaré que son fils l’avait poussée à faire ce film.

Cette avant-première à Angkor sera suivie d’autres projections à travers le pays.

La quasi-totalité du film est en langue khmère et la plus grande partie des acteurs et de l’équipe de tournage ont été recrutés localement.

Le film est co-réalisé par Rithy Panh, le cinéaste cambodgien le plus connu, qui a perdu presque toute sa famille immédiate sous la dictature des Khmers rouges et a réalisé par la suite des documentaires qui aidaient à briser le silence sur ce génocide.

Loung Ung, qu’Angelina Jolie a qualifiée "d’amie de la famille", a affirmé que son histoire était celle de "tous" les Cambodgiens.

Le film sera diffusé dans sept mois sur le site de streaming Netflix.

La présence de l’actrice était particulièrement attendue. Les apparitions d’Angelina Jolie sont devenues rares depuis son divorce en septembre avec l’acteur américain Brad Pitt.

(Afp)

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