Algérie : début du procès de Saïd de Bouteflika et de ses coaccusés le 23 septembre

Le procès de Saïd Bouteflika, frère du président déchu algérien Abdelaziz Bouteflika, ainsi que de deux anciens chefs du renseignement et d’une femme politique, tous poursuivis pour "complot", doit débuter le 23 septembre, a-t-on appris jeudi auprès d’un de leurs avocats.

Saïd Bouteflika, Mohamed Mediene –qui a dirigé les puissants services secrets algériens durant 25 ans–, son successeur Athmane Tartag –ex-coordinateur des services de renseignement–, et la cheffe du Parti des travailleurs (PT, trotskiste) Louisa Hanoune, vont comparaître "le 23 septembre devant le tribunal militaire de Blida (50 km au sud d’Alger), a indiqué à l’AFP Me Miloud Brahimi.

"Nous avons été informés aujourd’hui de la date du procès. La justice a bouclé l’instruction le 5 septembre", a précisé Me Brahimi, qui défend Saïd Bouteflika et le général Mohamed Mediene, dit "Toufik".

Saïd Bouteflika et les deux ex-patrons du renseignement ont été incarcérés le 5 mai. Mme Hanoune a été placée en détention provisoire le 9 mai.

La justice militaire les avait inculpés d’"atteinte à l’autorité de l’armée" et de "complot contre l’autorité de l’Etat", des crimes pour lesquels ils encourent cinq à 10 ans de prison, selon le code de justice militaire.

Depuis la démission de l’ex-président Bouteflika début avril sous la pression d’un mouvement de contestation inédit qui agite l’Algérie depuis près de sept mois, la justice a ouvert une série d’enquêtes pour des faits de corruption et placé en détention provisoire plusieurs ex-responsables politiques et militaires.

La défense avait admis que Mme Hanoune avait participé à une réunion avec Saïd Bouteflika et "Toufik" le 27 mars, au lendemain d’une déclaration du chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, demandant publiquement le départ du pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika.

Quelques jours plus tard, le général Gaïd Salah avait accusé, sans les nommer, Saïd Bouteflika et les généraux Mediene et Tartag de se réunir pour comploter contre l’armée.

Entendu comme témoin le 14 mai dans l’enquête visant le frère de l’ex-président, le général Khaled Nezzar –ancien homme fort de l’Algérie dans les années 1990– avait révélé que Saïd Bouteflika lui avait dit envisager d’instaurer l’état de siège et de démettre le général Gaïd Salah afin de mettre un terme à la contestation contre son frère.

Saïd Bouteflika était considéré comme le véritable homme fort du palais présidentiel mais il ne disposait d’aucun pouvoir constitutionnel.

Egalement accusé de "complot", M. Nezzar est depuis le 6 août sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par le tribunal militaire de Blida. Selon des médias algériens, il a fui en Espagne au début de l’été.

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