À sa 10e édition, le Festival « Malhounyat Azemmour » consacre tant l’authenticité du Melhoune que son ouverture sur l’autre
Porteur des valeurs marocaines d’ouverture culturelle et de tolérance religieuse, le Festival Malhouniate d’Azemmour, premier grand rendez-vous musical de l’été 2022 confirmant la relance des activités culturelles au Maroc, constitue un vecteur d’image important pour le Royaume.
« Le Melhoune se porte bien », s’est réjoui Abdellatif Baydouri, président de l’Association provinciale des Affaires culturelles d’El Jdida (APAC). « En témoigne cette kyrielle de jeunes troupes et artistes qui participent aujourd’hui à cette 10e édition, telle Hajar Zouhri, Chaimae Erreddaf… », enchaine-t-il au micro de la chaine d’information M24, ajoutant que l’implication et le partenariat officiel de l’Académie du Royaume à cette 10ème édition, « constituent la cerise sur le gâteau ».
Dans le même élan enthousiaste, Abdelilah Jnane, professeur chercheur dans l’art du Malhoune, a souligné que le melhoune est « encore vivant grâce à ses mélomanes ». Le spécialiste du melhoune s’est réjoui du fait que le thème « édifiant » de cette édition, qui se poursuit jusqu’au 16 courant, plaide en faveur de la « pérennisation et de la valorisation de ce patrimoine national immatériel », tout en mettant en exergue les efforts de l’Académie du Royaume, « qui ne cesse d’œuvrer pour la préservation de ce patrimoine national et sa mise en valeur ».
Intervenant à l’occasion de l’ouverture de cette grand-messe musicale, Abderrahmane Aaris, Directeur provincial de la Culture à El Jadida et Sidi Bennour, estime que la renaissance de l’art du Melhoune « est tributaire des moyens mobilisés garantissant sa continuité ».
L’APAC, a-t-il rappelé, oeuvre depuis plus d’une dizaine d’années dans ce sens, « pour assurer la relève ». Mieux encore, a affirmé le responsable provincial à M24, « l’invitation à cette édition d’une troupe Mauritanienne, confirme l’ouverture de ce legs culturel marocain sur son environnement arabe et africain ».
Le programme de la soirée d’ouverture, rehaussé par un récital donné par les musiciens les plus en vue du Melhoune, sous la houlette de Mohamed Al Ouali, a été marqué par la participation de la confrérie des Aissawa de Fès, dirigée par le Moqadem Abdellah Yaakoubi, et de la troupe Achmaoui d’Azemmour, qui ont de bout en bout emballé le public présent, lors cette belle soirée estivale.
La confrérie des Aissawa, a relevé le Moqadem Abdellah Yaakoubi dans une déclaration à M24, « joue un rôle d’intégration sociale pour des jeunes musiciens qui vivent du commerce du sacré », ajoutant que la confrérie offre des « ressources spirituelles, symboliques, artistiques, qui permettent à toute société mise à mal de pouvoir surmonter d’une façon tout à fait rationnelle et volontaire les difficultés de la vie d’ici-bas ».
Pour le reste du menu de ce programme d’ouverture, les étranges pouvoirs des rythmes, chants et vibes, initiés par l’artiste Khalid Idriss (France), ainsi que les prestations d’autres artistes, tels Hajar Zohri et Abdelmajid Rahimi d’Azemmour, n’ont pas manqué d’emporter une large partie du public en transe.
Cette première nuit a été également émaillée d’un hommage El Mekki Sabbata, poète en Zajal, très réputé à Azemmour, et la remise, dans un bel esprit de reconnaissance, de trophées en l’honneur de la jeune artiste Hajar Zohri (1er Prix de l’art Inchad à Tafilalet, Erfoud), Khalid Idriss et Abdallah Yaacoubi.