Nantes : des incidents lors d’une manifestation contre Marine Le Pen
Des milliers de Nantais ont manifesté contre la venue de la candidate frontiste. En marge du rassemblement, trois gendarmes ont été blessés.
500 gendarmes et CRS
La manifestation s’est dispersée vers 17h30. Seuls quelques petits groupes sont restés un moment sur place, cherchant à en découdre dans les rues avec les forces de l’ordre, avant de se disperser à leur tour. Parmi les dégradations, la porte d’entrée principale de l’hôtel de ville de Nantes a été taguée, du mobilier urbain a été endommagé, a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse. Des devantures de magasins ont également été saccagées par divers projectiles et des pots de peinture. Des banques et arrêts de bus avaient été protégées par des panneaux de bois.
Six compagnies de CRS et de gendarmes mobiles – soit plus de 500 hommes – avaient été déployées, ainsi que quelque 200 policiers urbains. Les protestataires brandissaient des pancartes proclamant "FN imposture sociale" ou "Le fascisme ne passera pas". Les manifestants, appartenant à divers mouvements de la gauche et de l’extrême gauche, s’étaient donné rendez-vous à la croisée des trams, place du Commerce, au coeur névralgique de Nantes, pour dire non à la présence annoncée de la candidate du FN à la présidentielle dans la grande ville portuaire. Marine Le Pen doit tenir un meeting dimanche après-midi au Zénith.
Des mouvements d’extrême gauche
Parmi les manifestants, quelque 800, dont certains étaient encagoulés, appartenaient à des mouvements de l’extrême gauche, selon des sources policières. Réunis à l’appel du "collectif nantais de refus des extrêmes droites", de la CGT, de la ZAD (Zone à défendre) de Notre-Dame des Landes, sous le slogan "Nantes debout soulève toi", les protestataires se sont dirigés vers une esplanade au pied du château des ducs de Bretagne. "Les valeurs de notre syndicalisme de conquête sociale et celles de l’extrême droite sont absolument incompatibles", a déclaré Anthony Lemaire de la CGT 44, lors d’une prise de parole, un temps perturbée par des échauffourées.
"Le FN défend les intérêts des possédants et du grand patronat même s’il s’efforce d’apparaître comme une solution pour ceux qui sont en difficulté", a-t-il ajouté. Pour Louis et Kanna, lycéens de 17 ans, "si Marine Le Pen devenait notre présidente, plus personne ne voudrait venir en France". Pascale, une enseignante de 50 ans venue avec un casque de vélo pour se protéger, a déclaré : "Je suis venue dire non aux idées du FN. Je suis très inquiète à l’idée de voir Marine Le Pen accéder à la fonction présidentielle. C’est un parti qui avance masqué par exemple sur l’avortement". Un nouvel appel a été lancé par l’Union démocratique bretonne et les Zadistes pour protester contre la venue de la candidate FN à la présidentielle. Une opération escargot est prévue dimanche midi pour bloquer les routes d’accès au Zénith où se tiendra à 15h le meeting de Marine le Pen.
Avec afp