Cet évènement historique rappelle le soulèvement en masse au mois de septembre 1937 des valeureux habitants de la ville de Meknès et de ses environnants contre les autorités coloniales françaises, suite à la promulgation de l’arrêté viziriel inique datant du 12 novembre 1936 qui visait à changer la canalisation des eaux de Boufekrane pour irriguer les domaines des colons, et priver ainsi les Meknassis d’arroser leurs terres.
Cette décision offensante avait des effets négatifs sur les habitants, dont les conditions de vie se sont détériorées, et les mesures d’expropriation des terres et l’imposition des agriculteurs et des artisans ont causé des dégâts économiques et sociaux aux habitants Meknassis et créé un mécontentement de toutes les couches de la société, notamment après l’échec des démarches pacifiques entreprises par la commission de défense des eaux de Boufekrane, composée des notables de la ville.
Selon les historiens, cette décision était d’autant plus arrogante que ces eaux étaient placées sous le régime des Habous au profit de la population meknassie en vertu d’un Dahir du Sultan Moulay Ismaïl, en date de Moharram de l’année 1006 de l’Hégire.
Face à cette injustice, les habitants de Meknès se sont mobilisés pour exprimer leur rejet catégorique des décisions colonialistes, en entreprenant un certain nombre de démarches, dont la constitution d’une commission nationale qui a adressé, le 16 juin 1937, une pétition portant près de 1.500 signatures à feu SM Mohammed V, ainsi qu’au résident général.
La répression et les persécutions dont ont été victimes des nationalistes ont attisé la grogne générale et provoqué le déclenchement d’une grève générale observée dans toute la ville de Meknès, ainsi que des manifestations pacifiques de protestation contre la privation de la population des ressources en eau de Boufekrane.
Les affrontements ayant opposé les 1-er et 2 septembre les habitants de la cité ismaélienne et les forces françaises ont illustré un événement historique qui a été témoin d’une population nimbée de bravoure et d’esprit de patriotisme.
La bataille de Boufekrane était la seule issue pour faire face à la politique du fait accompli que tentaient d’imposer les colons.
Elle constitue aujourd’hui une occasion pour tirer les enseignements de l’histoire de la lutte pour l’indépendance et renforcer l’adhésion des générations actuelles et montantes au processus d’édification d’un Maroc unifié, moderne, démocratique et prospère, conformément aux Hautes Orientations du Roi Mohammed VI.