Affaire Radi: fourberies, bassesses et barbouzeries pour avilir HB, la victime présumée du viol
Suite à la publication de l’interview exclusive de HB, plaignante dans l’affaire pour viol présumé dont est soupçonné le journaliste Omar Radi, AtlasInfo.fr a reçu des centaines de messages essentiellement du Maroc mais également d’Espagne, des Etats-Unis, de France, de Belgique, et d’Allemagne.
Nous avons jugé important d’en informer nos lecteurs sachant que dans leur majorité, ces messages expriment un soutien à l’égard de la plaignante, certains proposant même un accompagnement juridique. D’autres s’interrogent sur l’ampleur de cette affaire quand quelques-uns émettent des doutes sur son « timing », compte tenu des charges qui pèsent déjà sur le journaliste, accusé d’avoir touché des fonds de l’étranger en échange d’informations sur le Maroc. Il a été mis en détention le 29 juillet dernier.
Bien que cette mise au point ait été déjà faite lors de la publication de la version intégrale de cet entretien le 3 août, AtlasInfo.fr tient à préciser à ses lecteurs que c’est devant la cabale dont a fait l’objet HB dans les réseaux sociaux, que nous avons décidé de faire connaitre sa version des faits. Il est important ici de rappeler que la plaignante n’a accepté de nous confier son témoignage qu’après que Omar Radi ait publié un post sur le compte Facebook de son père dans la soirée du 29 juillet, dans lequel il parle de «relations sexuelles consenties », chose que réfute catégoriquement HB.
Des communiqués de soutien sans éléments d’enquête
Notre motivation tient aussi du fait que les communiqués de soutien à Omar Radi, dont celui de Human Rights Watch publié le 29 juillet, ne sont basés ni sur des investigations, ni sur des faits précis, encore moins sur des contacts établis avec HB ou ses avocats pour recueillir des informations à même de se forger une vision qui tiennent compte des deux parties. Toutes les règles d’éthique et de déontologie de même que les engagements affichés par ces ONG ont été balayés d’un revers de la main, jetant l’opprobre sur la plaignante ainsi réduite à une « nouvelle accusation fabriquée » entre les mains des sécuritaires pour museler la presse, à en croire le communiqué d’Amnesty International Maroc, rendu public le 5 août sur sa page Facebook.
Un obscur collectif de féministes pour soutenir Omar Radi
Cet acharnement contre HB s’est aussi exprimé à travers un « collectif indépendant de féministes marocaines », « Hounna Moustaqillat », crée visiblement pour l’occasion le 31 juillet 2020. Il est monté au créneau pour défendre Omar Radi dans un communiqué baptisé « contre l’instrumentalisation des combats féministes ». Cet écrit pour le moins inédit commence par « Nous féministes marocaines… » et poursuit avec : « dénoncer le viol, les violences sexuelles et l’instrumentalisation des corps des femmes passe aussi par le refus de les voir utilisées et instrumentalisées dans les affaires politiques ».
Une position qui aurait été tout à fait respectable si la démarche n’était pas…anonyme. Or, jamais les associations et les mouvements féminins marocains n’ont avancé dans l’obscurité au Maroc, tout comme ils se sont, la plupart du temps, interdits de s’exprimer sur des affaires de cette nature ou en cours d’instruction.
Une démarche que l’on ne peut que soupçonner d’être malhonnête et ce d’autant qu’aucune pondération n’y est formulée à l’égard de la victime présumée.
Des « alliés » appelés à la rescousse
Dans cette cabale, des « alliés » ont été sortis des placards pour tenter d’ôter toute dignité à HB : un Mustapha Adib qui avouait, toute honte bue il y a quelques mois encore, avoir travaillé avec des officines françaises ou un Ali Lmrabet, consumé par l’amertume. Allez savoir qui d’autre encore avance dans la lâcheté de l’anonymat pour régler ses comptes avec le régime marocain, démolissant au passage une jeune femme dont le récit mériterait d’être écouté, à défaut d’être considéré.
Barbouzeries pour démolir la plaignante
Pourtant, cette affaire présente des particularités qui auraient dû imposer de la réserve, voire toute la prudence nécessaire avant d’user de méthodes qui s’apparentent à de la barbouzerie pour insulter la plaignante, celle-là même que tout ce beau monde prétend dénoncer en parlant du makhzen.
HB est une collègue d’Omar Radi. Elle travaille depuis 1 an et demi au sein de la société éditrice du Desk. Tous deux ont le même employeur et ont partagé les mêmes combats dans les affaires qui opposent Omar Radi à la justice et cela le journaliste et ses partisans peuvent difficilement le nier.
AltasInfo.fr n’est ni le comité de soutien ni le porte-parole de la jeune femme. Cependant, l’acharnement inédit qui la touche ne peut que nous inciter à faire entendre une voix différente dans cette affaire pour que les lecteurs se forgent leur propre opinion, dans une bataille dans laquelle aucune bassesse n’a été épargnée à HB.
La liberté d’expression ne peut faire l’objet d’aucun « chantage » ni de la part des pouvoirs publics ni de la part de la société civile ou d’une quelconque corporation jouissant d’une notoriété ou d’un auditoire, fusse-t-elle celle des journalistes. Dans une démocratie, ceci n’est pas négociable.
Ce droit à la liberté d’expression ne saurait être revendiqué par les uns au détriment de millions d’autres anonymes. Leur parole est tout aussi importante que celle de ceux qui disposent d’une capacité à influer.