La formation du gouvernement est aujourd’hui considérée comme l’urgence des urgences. L’ancien cabinet a démissionné il y a plus de quinze jours, et ne fait qu’expédier les affaires courantes. En clair, l’administration ne tourne plus. Les manifestants se relaient chaque jour devant le siège de l’Assemblée constituante, et les acteurs économiques s’impatientent. Au soir du 8 décembre, c’est la présidente de l’Utica, l’Union tunisienne de l’industrie du commerce, qui a demandé que les ministres soient nommés le plus rapidement possible pour que les affaires reprennent.
Le problème, c’est que dans l’hémicycle, la mini-constitution fait l’objet de débats interminables, au grand désespoir de certains députés qui à ce rythme là, se voient encore dans le même fauteuil dans cinq ans. Il faut dire que les 26 articles sont étudiés avec parfois beaucoup de zèle. Les débats sont retransmis en direct à la télévision. Une occasion rêvée pour des élus inconnus d’avoir leur minute de gloire.
Il y a ceux, aussi, qui ne respectent pas les consignes de leur parti et qui retardent les discussions. L’un des députés est même allé jusqu’à contester la légitimité de l’Assemblée dans laquelle il siège. Au vu des blocages répétés, le doyen a réclamé une séance non-stop jusqu’à la formation du gouvernement.