Venezuela: Maduro face à son opposition et à Washington

Le président socialiste du Venezuela Nicolas Maduro faisait face lundi à de nouvelles manifestations de l’opposition et des menaces de Washington, au lendemain de l’élection dans le sang d’une toute puissante Assemblée constituante à sa main.

Le scrutin a été marqué par des violences qui ont fait dix morts, portant à plus de 120 le nombre total de personnes tuées en quatre mois de manifestations antigouvernementales. Il a été boycotté par l’opposition pour laquelle cette institution ne vise qu’à prolonger le pouvoir de M. Maduro dont le mandat s’achève en 2019.

La Constituante de 545 membres, qui doit diriger le pays pour une durée indéterminée, doit s’installer mercredi au siège du Parlement dominé depuis 2016 par l’opposition réunie au sein de la Table de l’unité démocratique (MUD), qui ne reconnaît pas la nouvelle Assemblée.

Cette dernière, qui se situe au-dessus de tous les pouvoirs, y compris du président, doit rédiger une nouvelle Constitution remplaçant celle promulguée en 1999 par le défunt président Hugo Chavez.

Triomphant, M. Maduro a qualifié d’historique le scrutin auquel ont participé selon les autorités plus de huit millions d’électeurs soit 41,5% du corps électoral.

La nouvelle Assemblée "est née avec une grande légitimité populaire", a-t-il assuré lundi au petit matin devant ses partisans réunis sur la place Bolivar au centre de Caracas, "l’Assemblée constituante doit être consciente du pouvoir entre ses mains".

Son épouse Cilia Flores, son bras droit Diosdado Cabello et plusieurs de ses fidèles font partie des élus de la nouvelle Constituante.

Son élection a été accueillie par de nouveaux appels de l’opposition à manifester dès lundi, ainsi que des condamnations internationales et la menace de nouvelles sanctions américaines.

L’Union européenne a fait part lundi de sa préoccupation sur le "sort de la démocratie" au Venezuela, exprimant de "sérieux doutes quant à savoir si le résultat de l’élection (de la Constituante) peut être reconnu".

Répondant sur le ton du défi aux condamnations internationales –"on s’en fiche de ce que dit Trump! Ce qui nous importe c’est ce que dit le peuple du Venezuela!"–, M. Maduro a souhaité que la Constituante lève l’immunité des parlementaires de l’opposition pour qu’ils soient jugés.

Avec AFP

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