Syrie: plusieurs généraux et services de renseignement sanctionnés par l’UE

Cinq généraux syriens, l’unité d’élite iranienne al-Qods et les principaux services de renseignement civils et militaires de Syrie figurent sur la nouvelle liste des sanctions européennes contre Damas, publiée mercredi au Journal officiel de l’UE.

Cette extension des sanctions européennes avait été adoptée formellement mardi par les Vingt-Sept.

Les généraux Rafiq Shahadah, Jami Jami, Nawful al-Husayn, Mohammed Zamrini et Ghassan Khalil, qui occupent des responsabilités dans les services de renseignement militaire du régime du président Bachar al-Assad, sont désormais privés de visa pour voyager dans l’UE et leurs avoirs y sont gelés.

La liste comprend également l’unité d’élite iranienne al-Qods (forces spéciales du corps des Gardiens de la révolution), accusée par l’UE d’avoir "fourni aux services de sécurité syrien une assistance technique, du matériel et un soutien pour les aider à réprimer les mouvements de contestation civils".

Déjà en juin, l’Union européenne avait visé dans un précédent train de sanctions trois dirigeants des gardiens de la Révolution ("pasdaran"), l’armée d’élite en Iran, dont son commandant, tous accusés d’aider à la répression en Syrie.

Au total cette fois, quinze nouvelles personnes dont l’ancien ministre de la Défense, Hassan al-Turkmani, le chef d’état-major adjoint de l’armée syrienne, le lieutenant-général Munir Adanov et l’homme d’affaires Samir Hassan, "connu pour le soutien économique qu’il apporte au régime syrien", figurent sur la nouvelle liste.

Outre al-Qods, les quatre autres "entités" sanctionnées par l’UE sont les services de la sécurité politique, des renseignements généraux, des renseignements des forces armées et des renseignements de l’armée de l’air.

L’UE avait déjà auparavant adopté des sanctions à l’encontre de la Syrie, dont un gel des avoirs et une interdiction de voyage visant 35 personnes dont le président Bachar al-Assad et quatre entreprises, ainsi qu’un embargo sur les armes.

Elle travaille en outre à un éventuel embargo sur les produits pétroliers importés du pays. "Les discussions avancent bien" sur ce point, selon un diplomate, mais une décision n’a pas encore été prise.

La question d’un embargo sur le "trading" du pétrole syrien a notamment été évoquée mais sa mise en oeuvre s’avèrerait délicate. Selon le géant pétrolier français Total, l’interdiction des achats par des acteurs européens pourrait être facilement contournée par des sociétés asiatiques ou chinoises.

Total, dont la production en Syrie se poursuit malgré les violences, est le deuxième producteur occidental dans le pays arabe derrière l’anglo-néerlandais Shell.

L’Europe achète 95% du pétrole exporté par la Syrie, ce qui représente un tiers des recettes du pays.

Les Etats-Unis avaient annoncé la semaine dernière de nouvelles sanctions contre Damas dont un embargo d’importation sur le pétrole syrien, une sanction symbolique puisque les Américains n’importent pas de pétrole de Syrie.

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