Syrie : le chef de l’ONU exhorte le Conseil de sécurité à prolonger d’une année l’autorisation de l’aide humanitaire transfrontalière
« J’appelle vivement les membres du Conseil à parvenir à un consensus sur l’autorisation des opérations transfrontalières, pour une année supplémentaire, en tant que canal de soutien vital » aux populations civiles syriennes, a déclaré M. Guterres par vidéoconférence depuis Bruxelles où il est en déplacement.
« Ne pas prolonger l’autorisation du Conseil aurait des conséquences dévastatrices. Le peuple syrien en a cruellement besoin et il est essentiel de mobiliser toutes nos capacités, par tous les canaux », a insisté le chef de l’ONU lors de cette réunion du Conseil consacrée à la situation en Syrie.
Selon l’ONU, près de 14 millions de Syriens dépendent aujourd’hui de l’aide internationale en raison de la situation humanitaire désastreuse en Syrie, déchirée par un conflit armé meurtrier vieux de plus de dix ans.
En juillet 2020, le Conseil de sécurité, sous la pression de la Russie, n’avait pu renouveler l’autorisation de l’aide transfrontalière qu’à travers un seul point de passage, celui de Bab Al-Hawa sur la frontière turque dans le nord-ouest de la Syrie, pour une période de 12 mois jusqu’au 10 juillet 2021. Les deux autres points de passage dans le sud de la Syrie avaient été fermés depuis lors, ce qui a considérablement entravé l’acheminement de l’aide humanitaire aux Syriens.
Fin mars dernier, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, avait proposé, devant le Conseil de sécurité, la réouverture de deux autres points de passage transfrontaliers pour l’aide humanitaire, afin de mettre fin au calvaire des civils syriens.
L’Irlande et la Norvège, qui siègent en tant que membres non-permanents du Conseil de sécurité, vont circuler « dans les jours qui viennent » un projet de résolution en vue du renouvellement de l’aide humanitaire transfrontalière vers la Syrie pour une année supplémentaire.
Le Secrétaire général de l’ONU a également insisté, lors de son intervention devant le Conseil, sur l’impératif d’aboutir à une solution politique à la crise syrienne.
« N’oublions pas que la solution au drame syrien ne peut être que politique. Les Syriens doivent s’unir pour se mettre d’accord sur leur avenir. Il est temps de mettre fin à ce cauchemar d’une décennie », a-t-il plaidé.