Soudan: décès de Hassan al-Tourabi, figure influente de l’opposition

Hassan al-Tourabi, importante figure de l’opposition soudanaise qui fut aussi l’éminence grise du régime du président Omar el-Béchir, est décédé samedi d’un arrêt cardiaque à l’âge de 84 ans à Khartoum, a annoncé la télévision d’Etat. Ses funérailles auront lieu à 08H00 locales (05H00 GMT) dimanche.

"L’intellectuel musulman Hassan al-Tourabi est décédé", a rapporté la chaîne nationale qui a interrompu ses programmes pour diffuser des versets du Coran.

Une source médicale a indiqué à l’AFP que ce vétéran de la politique avait été transféré "à l’unité des soins intensifs samedi matin à la suite d’un infarctus, qui a causé son décès" au Royal Care International Hospital de Khartoum.

Dans la soirée, une ambulance a transporté son corps pour rejoindre la maison familiale dans la capitale soudanaise, où des centaines de ses partisans et membres de son parti étaient rassemblés, a indiqué un correspondant de l’AFP.

Le président Béchir s’est rendu auprès de sa famille pour présenter ses condoléances, a ajouté le correspondant faisant état de nombreuses personnalités rassemblées devant la résidence.

Portant un turban blanc et une courte barbe grise, Hassan al-Tourabi, un homme volontiers volubile, avait plusieurs fois été arrêté ces dernières années, sans jamais cesser ses critiques acerbes contre le pouvoir.

Il avait été le seul responsable politique soudanais à avoir jugé en 2009 le président Béchir "politiquement coupable" de crimes commis dans la province soudanaise du Darfour, en proie à la guerre civile, soutenant ainsi les poursuites lancées par la Cour pénale internationale.

Diplômé des facultés de droit de Khartoum, Londres et Paris-La Sorbonne, Hassan al-Tourabi accompagna, et même inspira selon certains, le coup d’Etat qui conduisit en 1989 le général Omar al-Béchir à la tête du plus vaste pays d’Afrique.

Fondateur des Frères musulmans soudanais et chantre d’un panarabisme islamiste, cet idéologue n’a cessé d’étendre son influence.

Il devint président du Parlement et secrétaire général du Congrès national, le parti du président Béchir, avant que leurs relations ne tournent à l’aigre en 1999.

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