Quand Othman Azaitar sème la terreur à Rabat

Ce qu’ont eu à subir les clients et le personnel du café Starbucks de la gare de Rabat-ville lundi dernier, s’apparente à un mauvais film d’angoisse. Grillant la politesse aux personnes qui le précédaient dans la file d’attente, le combattant en arts martiaux Othman Azaitar qui ne portait pas de masque, y est entré dans une rage folle lorsque, devant ses transgressions, le caissier a refusé de prendre sa commande.

Le premier mai dernier, nos confrères de Hespress nous livraient une longue enquête sur le parcours de Abu Bakr, Omar et Othman Azaitar, trois germano-marocains qui s’étaient fait connaitre pour leurs exploits sur les rings des arts martiaux, notamment au sein de l’UFC, une prestigieuse ligue de combat.

Dans cet article, Hespress rappelait les circonstances de leur rencontre avec le roi Mohammed VI en avril 2018. Le monarque marocain les avait officiellement reçus après qu’ils aient remporté des titres mondiaux.

Depuis, décrit la publication, ils se sont installés au Maroc et ont instrumentalisé la bienveillance royale pour forcer des mains dans le but d’obtenir une position influente.

Une attitude indigne 

Bien plus encore : les trois frères se seraient mis en tête d’« éduquer » les marocains, abusant des réseaux sociaux pour doper une notoriété surdimensionnée et installer une image de respectabilité qui ferait oublier des casiers judiciaires bien chargés au cours de leur première vie à Cologne.

Depuis qu’ils sont installés au Maroc, ceux que la presse allemande avait surnommés « les gangsters à la Ferrari » (du nom du véhicule que Abu Bakr et Omar avaient volé alors qu’ils étaient encore mineurs) terrorisent, insultent ou encore menacent ceux qui auraient la malchance de croiser leur chemin.

Aux épisodes relatés par le pure Player digital marocain, est venue s’ajouter une nouvelle séquence qui a fait froid dans le dos aux témoins d’une altercation impliquant le plus jeune des Azaitar, Othman.

Des agissements qui se moquent des règles

Nous sommes le lundi 17 mai. Le ramadan est terminé depuis quelques jours à peine et c’est une journée de reprise, après un long week-end prolongé pour les habitants de la capitale.

Le Starbucks de la gare de Rabat-ville connait une grande affluence et le personnel s’affaire à servir les clients habituels et les voyageurs, en veillant à ce que les mesures de distanciation soient respectées, surtout qu’une file s’est constituée avec des personnes qui attendent de passer commande.

Faisant abstraction de cette file d’attente, un client accompagné de deux personnes se présente au comptoir pour être servi.

Il ne porte pas de masque alors qu’il est obligatoire au Maroc dans la rue et dans tous les lieux publics depuis le 19 mars 2020. Un manquement que le caissier, irrité par autant de désinvolture, rappelle au client impatient et peu gêné d’avoir agi comme s’il n’y avait personne avant lui.

Devant autant de mépris et les remarques qui commencent à fuser de la part des clients qui attendent, le caissier refuse de prendre la commande de l’individu.

Une posture d’ « intouchable » 

Le client indélicat hausse le ton et frappe du poing violemment le comptoir du café, nous raconte un employé de l’enseigne américaine en service ce jour-là.

Vexé de ne pas avoir été reconnu, l’individu qui n’est autre que Othman Azaitar s’emporte : « tu ne sais pas qui je suis ? Alors tu vas vite l’apprendre ! », aurait déclaré le plus jeunes des trois frères, décidé à en découdre avec le caissier du Starbucks.

Effrayés, plusieurs clients quittent précipitamment l’établissement alors que le gérant qui assiste à l’altercation, sort solliciter l’intervention du policier en poste devant la gare. L’agent demande une pièce d’identité à Othman Azaitar « qui a ri de la demande de l’agent de police » avant de tenter de l’intimider en le menaçant d’appeler sa hiérarchie, témoigne A sous couvert de l’anonymat.

Un policier qui ne s’en laisse pas compter

Peu impressionné par l’excès de rage du sportif et sa tentative d’intimidation, le policier insiste fermement pour voir une pièce d’identité du client déchainé.

Prenant soudain conscience du scandale qu’il a provoqué, nous raconte l’employé du café, le combattant finit par s’exécuter et présenter des excuses, non sans avoir terrifié le gérant du Starbucks.

En effet, furieux qu’il ait fait appel à la police, Othman Azaitar déclare avec vulgarité : « si je n’aimais pas mon Roi et mon pays, je lui aurais tranché sa p…n de main au gérant de ce café ! ».

Cette histoire aurait pu s’intitulée « Les trois visages de la peur » du réalisateur italien Mario Bava ou encore « Peur sur la ville » du français Henry Verneuil.

Nous leur préfèrerons « American gangster » ou « Les Affranchis », en attendant « Destination finale » ou encore « C’est la fin ».

 

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