France: une affaire de violences policières secoue le sommet de l’Etat

Quatre policiers ont été suspendus de leurs fonctions et Gérald Damanin a demandé leur révocation après le tabassage d’un producteur de musique, documenté par une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, en pleine polémique sur le droit de filmer les forces de l’ordre en opération.

Une nouvelle affaire de violences policières, dans laquelle quatre agents ont été suspendus après le tabassage d’un producteur noir filmé par plusieurs caméras, faisait des remous au plus haut niveau de l’Etat en France.

En plein débat sur une proposition de loi « Sécurité globale » controversée qui réprime la diffusion d’images de policiers en intervention, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé qu’il demanderait « la révocation » des agents mis en cause dans ces violences documentées par une vidéo sur les réseaux sociaux.

Les images publiées par le site Loopsider montrent un homme appelé « Michel » qui subit une volée de coups assénés par des policiers samedi dans l’entrée d’un studio de musique à Paris.

« On m’a dit +sale nègre+ plusieurs fois et en me donnant des coups de poing », a dénoncé la victime en venant porter plainte, avec son avocate, au siège parisien de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). « Je voudrais juste que le travail (de l’IGPN, ndlr) soit fait », a-t-il dit au sortir de sa déposition. « Je n’ai aucun doute là-dessus », a-t-il ajouté.

Invité du 20H00 de France 2, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé qu’il demanderait « la révocation » des policiers mis en cause, « dès que les faits seront établis par la justice ». Il les a accusés d’avoir « sali l’uniforme de la République ».

Dans un premier temps, sitôt les images diffusées sur les réseaux sociaux, M. Darmanin avait demandé au préfet de police de Paris Didier Lallement de les suspendre.

Trois premiers policiers ont d’abord été suspendus. Puis un quatrième, arrivé en renfort et soupçonné d’avoir lancé une grenade lacrymogène dans le studio de musique, a à son tour été suspendu, a indiqué dans la soirée à l’AFP une source proche du dossier.

Interrogé sur une éventuelle démission du préfet de police de Paris, Didier Lallement, le ministre a dit souhaiter qu’il continue « d’exercer ses fonctions ».

Gérald Darmanin a été reçu par le président Emmanuel Macron jeudi après-midi, selon une source gouvernementale. Interrogé, l’Elysée a seulement indiqué que le président suivait la situation de près. Plusieurs proches du président de la République ont exprimé sur Twitter leur indignation après le passage à tabac du producteur.

Dans une rare déclaration publique, le procureur de Paris Rémy Heitz a souhaité que l’IGPN, saisie du dossier, enquête « le plus rapidement possible ».

 

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