Présidentielle 2017: Valls annonce sa candidature lundi soir
Manuel Valls va déclarer sa candidature à l’élection présidentielle lundi en fin d’après-midi, au terme d’une probable ultime journée comme Premier ministre de François Hollande, quatre jours après le renoncement du chef de l’État à briguer un second mandat.
Entouré d’invités, Manuel Valls s’exprimera depuis la salle du conseil municipal pour une déclaration "solennelle, grave, mais aussi populaire et chaleureuse, dans toute la diversité de la ville d’Évry", selon le maire de la ville Francis Chouat.
Auparavant, le futur ex-Premier ministre a retrouvé François Hollande à l’Élysée à 13H00 pour le traditionnel déjeuner entre les deux têtes de l’exécutif, quatre jours après le renoncement présidentiel.
Ce sera leur dernier déjeuner car, selon l’entourage de Manuel Valls, nommé à Matignon en mars 2014, sa démission ne fait guère de doute: "J’imagine mal, connaissant le Premier ministre, qu’il puisse considérer que, quand on a des responsabilités de très haut niveau, on puisse cumuler la casquette de candidat à l’élection présidentielle et celle de Premier ministre."
Les deux têtes de l’exécutif auront en tout cas à coeur de ne pas donner une image de précipitation, notamment dans un contexte de menace terroriste élevée.
Conséquence de cette démission: l’état d’urgence post-attentats, en vigueur depuis le 13 novembre 2015 et qui doit être prolongé en principe jusqu’à la présidentielle, s’arrêtera quinze jours après le départ du Premier ministre, avant d’être décrété à nouveau par le président et voté par le Parlement.
– Avantage Cazeneuve et Le Foll –
Parmi les noms circulant pour Matignon, se trouvent ceux des ministres Bernard Cazeneuve (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Défense), Stéphane Le Foll (Agriculture), Marisol Touraine (Santé), Michel Sapin (Finances) ou Najat Vallaud-Belkacem (Éducation). Le futur Premier ministre battra, avec un bail de cinq mois, le record du plus bref passage à Matignon, détenu par Édith Cresson avec dix mois entre 1991 et 1992.
Stéphane Le Foll a indiqué lundi matin qu’il ne dirait "pas non". Un conseiller d’un poids lourd gouvernemental tablait dimanche sur Bernard Cazeneuve, ne voyant "pas d’alternative". Une autre source gouvernementale ne voyait "que Cazeneuve ou Le Drian", avec un avantage au second qui pourrait plus facilement "cumuler" sa casquette actuelle avec Matignon.
À la mi-journée, la manche se jouait entre "Cazeneuve, Le Foll, Touraine, Vallaud-Belkacem et Sapin", avec "un avantage pour les deux premiers", selon une source au sein de l’exécutif.
– Prendre ‘du recul’ –
Concernant la bataille de la primaire (22-29 janvier), le soutien de la majorité est loin d’être gagné pour Manuel Valls.
Sa liberté retrouvée, Manuel Valls s’attellera à entrer dans ses habits de candidat, avec le souci sans doute de continuer d’atténuer les aspects les plus clivants de son discours, et d’obtenir de nouveaux ralliements.
Le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, qui a promis lundi d’être "impartial", lui a conseillé "d’être sur une position nouvelle de rassemblement".
Pour Manuel Valls, dont les prises de position hostiles aux 35 heures ou à l’ISF (impôt sur la fortune) ne manqueront pas d’être exhumées, la partie sera même "difficile", pronostique Gilles Finchelstein, directeur général de la fondation Jean-Jaurès (proche du PS).
"Ce qu’on peut reprocher à Manuel Valls, c’est d’avoir théorisé les gauches irréconciliables." Il lui sera donc "très difficile de rassembler l’ensemble des gauches", a jugé l’un de ses ex-ministres et concurrent, Arnaud Montebourg.
De son côté, la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann a lancé un appel à l’unité à Arnaud Montebourg et à Benoît Hamon.
(Avec AFP)