"Nous sommes contre l’union des pays du CCG", a déclaré le ministre omanais des Affaires étrangères, Youssef ben Alaoui, lors d’une discussion dans le cadre du Dialogue de Manama, un forum sur la sécurité régionale qui réunit à Bahreïn des responsables occidentaux et des pays de la région.
Il réagissait à un discours du ministre d’Etat saoudien pour les Affaires étrangères, Nizar Madani, qui a appelé les pays du CCG à s’unir pour faire face aux nombreux défis auxquels la région est confrontée.
Interrogé par l’AFP, le ministre a souligné que l’attitude d’Oman était cependant "positive", car, a-t-il dit, "même si nous sommes contre cette union, nous ne l’empêcherons pas de se réaliser".
Si les cinq autres membres du groupement régional (Arabie saoudite, Koweït, Bahreïn, Emirats arabes unis et Qatar) décident de former cette union, "nous nous retirerons simplement du CCG", a-t-il dit.
Créé en 1981 pour faire face à la menace iranienne, le CCG rassemble six pays qui contrôlent 40% des réserves pétrolières de brut.
Le sultanat d’Oman, qui a toujours adopté une politique indépendante vis-à-vis de ses partenaires au sein du CCG, a accueilli ces derniers mois une partie des négociations secrètes entre l’Iran et les Etats-Unis qui ont conduit à l’accord du 24 novembre sur le programme nucléaire iranien controversé.
Cet accord, qui limite pour six mois les activités nucléaires iraniennes en échange d’une levée partielle des sanctions économiques internationales, suscite l’inquiétude des monarchies sunnites du Golfe, qui considèrent l’Iran chiite comme une menace sérieuse pour leur sécurité.